High Maintenance in Toulouse

20 February 2009

La Peash interview part one


Photos: Patty Moussali

Nous avons eu le plaisir de rencontrer Peash la semaine dernière dans un petit bar à Toulouse. Nous voulions interviewer le duo de djs qui est désormais bien en place et met régulièrement le feu un peu partout dans la ville rose et en particulier à l'Ambassade, leur fief ! Arrivés dans les clubs de la ville il y a deux ans environ, au moment de l'émergence de cette vague fluo (qui nous permet enfin d'avoir d'excellentes soirées à Toulouse), ils ont su s'affirmer et jouent désormais à côté de grands noms tels que Kazey, ou plus récemment, Don Rimini. La rencontre fut très agréable et fort intéressante, et nous les en remercions. L'échange a duré plus d'une heure et demie, l'interview fera donc l'objet de 2 posts, celui-ci, qui retrace leur histoire, puis un autre très prochainement plus centré sur leurs goûts musicaux, leurs influences.

Est-ce que vous pouvez vous présenter en quelques mots ?
Rado: Salut, c'est Peash ; moi, c'est Rado, elle, c'est Aurore. On est de Toulouse ; moi j'ai 24 ans et Aurore en a 20.

D'où vous vient ce nom de scène ?
Aurore: Ça vient de loin ! Ça fait 3 ans qu'on se connait. On avait chacun nos surnoms sur myspace : lui, c'était Sushi et moi, Peachy. On a fusionné les deux et ça a fait Peash, avec un -s, pas un -c.
Rado: Et, pour l'anecdote, quand tu tapes "Peash" sur Google, tu tombes sur un urban dictionnary et "peash" en argo, ça veut dire "chatte" en fait, mais faut pas le dire. Sinon, ça veut rien dire de particulier pour nous. Il n'y a pas de message derrière ce pseudo.

Et Loup et Licorne ?
Aurore: En fait, c'est notre passion vestimentaire et notre goût pour le kitch. On aime bien les trucs kitchounets...
Rado: Visuellement on aime bien tous les trucs un peu rétros, genre les vieux t-shirts de routiers...
Aurore: ... avec une indienne sur un pont lunaire, ou des dauphins sur une lune avec une sirène.
Rado: Et Licorne, c'est le côté un peu princesse, plus girly... C'est plus l'aspect visuel.

Le côté graphisme, le visuel, paraissent aussi importants pour vous que la musique.
Aurore: On ne va pas s'en cacher, on est des passionnés de tout ce qui touche de près ou de loin aux fringues.
Rado: Tout ce qui est art graphique, on est vachement là-dessus aussi.
Aurore: Je pense qu'on est une génération qui baigne là-dedans. Prends tout ce qui se passe, le début d'ED Banger ou des trucs comme ça. Ce qui a marché, c'est le visuel, les soirées, les fringues qui vont avec, tout un ensemble en fait.
Rado: C'est surtout que, quand maintenant un artiste se lance, tu as le concept visuel qui va avec en général. Elle parlait d'Ed banger: tous les graphismes à main levée à la So Me, ça a marqué et c'est vachement estampillé Ed Banger.
Aurore: Après, je pense qu'on est marqués par ça. C'est même pas parce qu'on le veut, mais ça vient naturellement. On est aussi en lien avec Rice and Beans qui sont hyper pointus sur les fringues ; donc, ça nous parle énormément. On ne s'en cache pas. Avant, on avait une phrase: "mieux vaut mourir bête mais avec une belle paire de baskets".
Rado: C'était il y a longtemps, maintenant on a grandi...

Vos flyers et vos visuels : ça vient de vous ? Avez-vous une formation en graphisme ?
Rado: Sur notre page myspace, c'est moi.
Aurore: Et les photos, c'est une super amie à nous, qui s'appelle Patty : elle fait toutes nos photos. Un grand merci à Patty.

Avez-vous commencé par le mix ou par la prod ?
Rado: Par le mix. Ça fait maintenant 2 ans qu'on mixe. A la base, j'avais un pote qui mixait et il m'a appris.
Aurore: Et c'est Rado qui m'a initié. Moi, à la base, je ne faisais pas du tout ça. J'étais bassiste dans un goupe de métal hardcore ("hahaha"). J'en écoute toujours. J'ai beaucoup trainé dans la scène hardcore. Mon groupe s'est fini et j'ai rencontré Rado qui écoutait vachement d'électro. Moi, je commençais, donc on a acheté des platines et on s'y est mis comme ça. Il m'a appris pendant des nuits et des nuits.

Comment vous êtes-vous rencontrés ?
Rado: On est des enfants de myspace. A la base, on s'est rencontrés il y a 3 ans à la soirée INOX où jouaient Justice et les 2 Many Djs. C'était une soirée de ouf et j'étais trop content : c'était la première fois qu'il y avait une soirée comme ça avec des artistes que j'écoutais chez moi. A Toulouse pas grand monde connaissait. A ce moment-là, il y avait trop de gens qui étaient dans l'attente de ce type de soirées. Et Aurore y était.
Aurore: Après, on s'est retrouvés sur myspace. En fait, je l'avais repéré à cause de ses baskets. A l'époque, Rado portait des baskets assez fat, on pouvait pas le rater. Je me foutais trop de sa gueule... On s'est retrouvés par hasard sur myspace. De vrais geeks... Et on a passé des heures à papoter, à s'échanger du son et l'histoire a commencé.

Quelle a été votre première scène ?
Rado: Au Gate, le mardi soir. C'était laborieux. Faire bouger les gens un mardi soir dans un rade qui fait pas trop de soirées, à part des trucs pop rock le vendredi soir et Erasmus le samedi, c'était pas évident... La première soirée, il y avait surtout les copains et petit à petit, ça a commencé à tourner un peu. Puis le premier "lancement", c'était à l'Ambassade un jeudi soir. Il n'y avait pas de djs les jeudis et vendredis et on nous a bookés là-bas. C'était Madmoizel DS. A l'époque, myspace était vraiment idéal pour le buzz, les soirées. Les gens ont commencé à venir comme ça grâce à myspace. Le concept 2 djs garçon-fille, c'était original aussi.
Aurore: Oui, et il y avait une demande aussi, les gens de nos âges se retrouvaient aussi dans ces soirées. Et c'est fou le nombre de gens qui sont encore là. Après, on a eu la première grosse soirée avec Eedio de BPitch Control organisée par Dgä Fau.
Rado: Ensuite, on a eu des propositions pour jouer les samedis soirs avec d'autres artistes en warm-up. C'est comme ça que ça s'est lancé. Pendant un an, c'était surtout l'Ambassade. Sans se la péter, je pense qu'on représentait pas mal une génération fluo, une génération un peu Clark Magazine qui regardait ce qui se passait à Paris, mais qui justement ne se passait pas à Toulouse. On a plus ou moins apporté cet esprit-là et pas mal de gens ont suivi.
Aurore: Je pense qu'on était accessibles, dans le sens où on avait le même âge que tous les mecs et les filles qui venaient aux soirées. On écoutait tous le même son, on était tous des fluo kids. D'ailleurs, on nous a souvent dit qu'on avait une population de kids, mais voilà, quand ils sont là, ils sont là à fond.
Rado: Ouais, on a profité plus ou moins de cette vague-là, sans le savoir. On a été transportés par cette espèce de mouvement et du coup les gens suivaient.
Aurore: C'était l'arrivée aussi des grosses soirées à l'Ambassade. Et en warm-up qui collait, on était là.

Quel est votre meilleur souvenir de soirée ?
Rado: On a mixé au printemps dernier à Paris, à la Péniche Concorde Atlantique, avec un très bon collectif de djs qui s'appellent les Bras en l'air. C'est un crew de djs qui fait bouger les soirées des écoles d'art de Paris. Ils sont tous les trois différents : il y en a un qui mixe funk, un autre hip hop et un qui mixe électro. Ils nous ont fait venir pour une de leurs soirées.
Aurore: C'était juste fou, il y avait genre 500 personnes... Il y a une vidéo sur notre myspace, au moment où on joue Etienne de Crécy. C'était débile, mongol, trop, trop bien. Après, on a tellement de supers souvenirs. On a joué avec Kazey, qui pour nous est le meilleur dj en France. Il a amené un son de ouf. Le son qu'il envoie, c'est parfait, c'est propre, c'est pointu. Je l'ai découvert grâce à Clark Magazine, il y a bientôt 2 ans. Je l'ai vu au Rex à Paris. C'était le moment où Justin Timberlake était arrivé avec son super album. Et Kazey commence avec un remix gutter de My Love. C'était simplement magique, je suis redescendue à Toulouse et j'en ai parlé à Rado... Voilà ! Donc, quand on nous a dit : "Vous pouvez mixer avec Kazey", c'était l'apothéose.

Et votre pire souvenir de soirée?
...(hésitations)...
Rado: Ah oui ! Une fois, on s'est carrément fait dégager d'une soirée : à l'Art's Café ! On fait de l'anti pub...
Aurore: On avait programmé des potes à nous qui sont dans le TRAX de ce mois-ci, Pillage. Bravo à eux au passage ! Puis voilà, on joue, ça se passe. Pillage passe, ils envoient le son, mais les mecs du bar n'aimaient pas du tout et ils nous ont donc dit de sortir. On s'est cassés en plein milieu de soirée. Dégueulasse.

Et que pouvez-vous nous dire sur la rumeur selon laquelle l'Ambassade fermerait à la fin du mois ?
Rado: Oui, apparemment, ça va changer de proprio. Le lieu va devenir un resto ou je ne sais pas quoi. En même temps, il y a tellement eu de rumeurs. Mais la dernière soirée, ce serait en effet le 28 février, avec Humanleft et Leonard 2 Leonard. Donc, il faut y aller !

Que faire après l'Ambassade?
Aurore: L'idée, c'est d'être beaucoup plus sérieux. On en est à un stade où on n'est plus obligés de faire que des warm-up. On a des trucs à régler avec nous-mêmes, faut qu'on prenne confiance en nous. On commence à sélectionner nos soirées. On joue au 4 Sans à Bordeaux en mai puis avec Feadz... On a des meilleures soirées, du coup peut-être qu'on en aura qu'une par mois, mais une bien, une sérieuse où tout se passe bien.

Voilà, c'est tout pour aujourd'hui, la suite très bientôt. Mais, en attendant, voici en exclu leur remix de Bailando, histoire de vous faire patienter:


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