High Maintenance in Toulouse

25 May 2012

#Unknown (To The Unknown)

.

Dans un contexte où le net autorise un référencement musical en quasi temps réel, on veut saluer le projet #Unknown pour sa capacité à réactiver quelque peu l'effet de curiosité et d'excitation que l'on pouvait ressentir à la vue d'une pile de white labels. A partir d'une idée simplissime, proposer régulièrement des morceaux anonymes en écoute sur une page soundcloud,  #Unknown offre paradoxalement une exposition à de jeunes producteurs dont on peut apprécier les travaux sans a priori et en évitant toute forme de buzz promotionnel qui, on doit le dire, nous fatigue. Bien sûr on pourra toujours rétorquer que la rétention d'informations à l'heure où nous en sommes saturés n'est qu'une énième technique de marketing destinée à susciter notre attention mais on préfère y voir un retour à l'essentiel, c'est-à-dire à la musique. Il reste que les propositions sonores d'#Unknown, généralement affiliées au post-dubstep dans toute sa diversité, sont fatalement inégales même si les bonnes surprises ne sont pas rares comme le confirment éventuellement les extraits choisis ci-dessous.Par ailleurs, en cas de coup de coeur prononcé, inutile de paniquer puisque les titres et producteurs des morceaux sont révélés au bout de 14 jours, histoire d'éviter les frustrations prolongées.Et si donc l'anonymat semble ici avoir ses limites, on pourra alors qualifier #Unknown d'initiative qui gagne à être connue.


20 May 2012

Back to house

.

Le rapprochement entre culture house et bass music initié depuis quelques années par des labels comme Aus Music ou Hotflush semble aujourd'hui arriver à maturité, avec des conséquences très variables. En témoigne l'évolution musicale d'un Joy Orbison , à bien des égards l'un des pionniers du processus, dont les dernières productions, en compagnie de Boddika ou pas, épousent sans réserves toutes les valeurs de l'esprit 4/4 traditionnel au risque d'être taxées de conservatrices.S'engouffrant dans la brèche avec plus ou moins de bonheur, une palanquée de producteurs œuvrent désormais à la réhabilitation d'un purisme house se nourrissant néanmoins à des sources diverses. Si l'on exclut les cas les plus technoïsants et originaux (Blawan, Untold), on peut remarquer que dans un  premier temps l'archipel post-dubstep a logiquement engendré toute une génération de bidouilleurs lorgnant vers une deep house plus ou moins minimale et convenue.Si les carrières de Julio Bashmore, George Fitzgerald ou Jack Dixon sont sur orbite, il convient d'y adjoindre Gerry Read, Bobby Champs, Leon Vynehall ou Trikk qui, tous, ont émergé ces derniers mois. La tendance semble tellement prononcée qu'elle a même su rallier à sa cause le vétéran drum'n'bass Marcus Intalex (AKA Trevino)!

Julio Bashmore - Au Seve by juliobashmoremusic

Synkro - Frontline (Jack Dixon Remix) FREE DOWNLOAD! by jackdixon

Mauve EP 12" & Digi - Release: 21.05.12 // Well Rounded Housing Project by LEON VYNEHALL

Trikk - Recharge by Trikk

Si l'on est bien en peine d'identifier un reste d'influence bass dans la plupart de leurs morceaux, force est également de constater qu'à l'inverse beaucoup de leurs congénères tentent de maintenir sous une forme plus ou moins prononcée un équilibre salutaire entre inscription au sein du "hardcore continuum" et ouverture house, souvent par la médiation d'éléments rythmiques issus de la UK Funky. Les productions de South London Ordnance , d'Artifact  voire le titre  VRYBDY d'Eliphino peuvent en attester.

South London Ordnance - 'Roofy' CLIP by 2nd Drop Records

A - VRYBDY by somethinksounds

Enfin on ne compte plus les sorties strictement 4/4 développant des sonorités house 90's plus pumpin' s'inscrivant à la fois dans la lignée de grands labels US comme Strictly Rhythm ou Nu Groove et l'esprit garage britannique. A défaut d'être innovant, le résultat s'avère souvent rafraîchissant sinon imparable à l'écoute des derniers efforts signés Mosca, Disclosure, Huxley, Lakosa ou Dusky.
 
What's In Your Head by Disclosure
 
'Cinnamon' with 2SuckDJ's by LAKOSA
 
Dusky - Flo Jam by Dusky

18 May 2012

Roni Size - It's A Jazz Thing (Chicky Boom Remix)

.

Chicky Boom, DJ et producteur toulousain d'origine niçoise,sait comment nous parler. Biberonné à la techno orthodoxe et au son des free parties à la fin des années 1990, il ne tarde pas à découvrir les joies polyrythmiques de la dance-music made in perfide Albion que l'on défend ici. Rien d'étonnant donc à ce que sa relecture d'It's A Jazz Thing, classique jungle signé Roni Size, fasse écho au UK Garage le plus insulaire, c'est-à-dire tel qu'on l'aime. Pour un peu, on confondrait presque son remix avec un inédit de Groove Chronicles circa 1998 tant il fusionne à merveille smooth attitude du titre original et swing des beats 2-Step. Cerise sur le gâteau, le morceau est en téléchargement libre!

16 May 2012

Futurism




L'association Canal Auditif organise son premier festival lors de ce long week-end de Pont. Très justement nommé Futurism, l'événement propose pendant cinq jours, du 16 au 20 mai, à Toulouse et dans son agglomération, un véritable parcours des mouvements sonores des années 90 à nos jours, tout en étant tourné vers le futur. C'est pour mettre en avant cette continuité que l'association a choisi pour invité d'honneur Andrew Weatherall, un des pères fondateurs des musiques électroniques.

Les rencontres Futurism sont l’occasion d'en comprendre les origines et la culture qui en est issue, somme d’héritages complexes. Pour ce faire, les organisateurs ont convié différents acteurs culturels toulousains et ont mis en place des manifestations diverses.

Ainsi, le festival s'ouvrira à l'ABC pour un apéro suivi de la projection du film "24h party people" qui permet de donner un éclairage sur les différentes influences des musiques électroniques et d'évoquer leur devenir. Des forums et des rencontres permettront également de débattre de ces sujets, de faire une place aux attentes nouvelles du public et de donner la parole aux acteurs de la scène. Une formation aux outils numériques de création sonore sera également proposée, mais, évidemment, le point d'orgue du festival sera les soirées, à commencer par celle du vendredi au Bikini avec, pour la première fois à Toulouse, le mythe Andrew Weatherall, accompagné d'Optimo et des Londoniens Night Angles, ainsi que des locaux !

La programmation complète ci-dessous :

Tous les jours, radio FMR (89.1Mhz) : spécial couverture du Futurism.

MERCREDI 16 mai 2012

19h00, cinéma ABC : apéro d’ouverture du Festival (gratuit)
20h00, cinéma ABC : projection du film “24 Hour Party People“ (prix d’une séance habituelle)
22h00, Beaucoup : Futurism by La Petite Crew (gratuit)
Djs : Marlon Genestier (Campus fm), Christophe Giffard (radiodynamique.net) , Romain & Julien

JEUDI 17 mai 2012

14h00, cinéma ABC : Forum Ouvert entre organisateurs, djs, et passionnés de musiques électroniques. Thèmes : quels futur(s) et quels moyens pour la musique, les créateurs et les organisateurs ? (avec la participation du S.P.A.M.E.) + Ateliers/démo Synthés Modulaires
21h30, Beaucoup : Futurism by Les Siestes Électroniques Party (gratuit)
Djs : Clump of Trees (Call Forth), Popayan (Les Siestes électroniques), Xplct & Sophonic (Difuzion)

VENDREDI 18 mai 2012

19h00, Piscine du Bikini : Futurism Apéro (entrée gratuite de 19h à 21h30)
avec dj Brice (la Pelouse Interdite / l’Autre) et Fritz Dk (l’Autre)
Emission en direct sur RADIO FMR (89.1Mhz) depuis la pisicne du Bikini.
22h00, Bikini : Futurism by CANAL AUDITIF,
Invités : Andrew Weatherall + Optimo + Night Angles + DIY Music Academy Live + InitialDj
(18€ préventes / 19€ sur place)

SAMEDI 19 mai 2012

05h00, l’Autre : Futurism After avec djs : Kamille Louis et Kyan (gratuit)
23h00, les Caves de la Notté : Futurism by Folklore (PAF : 2€)
Djs : Noodle, Snatchmann, Young F.

DIMANCHE 20 mai 2012

14h00, cinéma ABC : Forum Ouvert des formations aux métiers de la musique électronique et de la professionnalisation des organisateurs de soirées (avec Technopol)
18h00, Beaucoup : clôture du weekend Futurism, apéro-mix en terrasse avec plein de DJs.



13 May 2012

Bouh !



Nouveau Boomcast à découvrir sur le Soundcloud du label ClekClekBoom. Aux commandes, un des co-fondateurs, The Boo, et son invité le Montréalais Lunice (Top Billin, Mad Decent, LuckyMe), qui aime défier les barrières de genres avec ses collègues de LuckyMe (Jacques Greene, Mike Slott, Machinedrum...).



Régalez-vous !

11 May 2012

Pastiche



Le Suisse WILDLIFE! a eu l'excellente idée d'enregistrer un mix très réussi pour la sortie de son Pastiche EP sur Man Recordings. Le maxi porte très bien son titre puisqu'il explore différentes sources d'inspiration du jeune producteur, du kuduro ralenti sur "DNO" au footwork sur "Paragon", soit de 125 à 150 bpm !


 [Maxi disponible ici
 

Buss Mi Gunz



Soukouch Ethnik offre le titre "Buss Mi Gunz" en guise de mise en bouche de la nouvelle sortie du label (dans les bacs le 14 mai), signée Drippin et Strictface ; alors, pourquoi se priver ?


Et l'intégralité du EP en écoute ci-dessous. A noter : on aime bien le remix de Clapper Lark !



10 May 2012

La Playlist de Mai : Nah Like



Ce mois-ci, nous recevons le duo belge Nah Like pour la playlist du mois. Découverts il y a quelques mois au-travers de leur track Hunt Season sur une compil tribal Get Flavor, on les retrouve aujourd'hui pour une playlist flirtant avec le footwork et la juke. Autant dire que ça déménage!
On les retrouvera également dans les semaines à venir sur Diamante Records pour un remix de Lost Generation et sur Burn Toast Records pour un remix de Vasquez.
Bonne écoute!


Drippin x Strictface - Buss Me Gunz (Clapper Lark Remix) [Soukouch Ethnik]


Flosstradamus - Roll Up


Nah Like - 36Swords [à venir sur World Wide Juke]

Louis Blaise - Love & Gwalla (Phillip D. Kick Remix) [CD-R]



Bone Thugs N Harmony - Thuggish Ruggish (Dj Sliink Remix)



Dj Hoodcore - 4Lyfe [CD-R]


High Powered Boys - The Machine (Nah Like Remix) [CD-R]

ZebraKatz x Boyfriend - Winter Titty (Lenkemz Remix) [Senseless Records]


RL Grime - Grapes Alla Vodka [Wedidit]


French Fries - Yo Vogue [Dirtybird]

01 May 2012

L'avenir du futur

.

 Peut-on encore aujourd'hui envisager le futur à l'aune de l' idée que l'on s'en faisait au début des années 1990 ? C'est la question que suggère l'écoute du dernier album de Lone tant celui-ci semble affligé du syndrome rétromania, section musique électronique à destination du jeune public. Bien sûr Galaxy Garden est loin d'être le seul à recycler l'utopie rave originelle tant on constate avec Simon Reynolds l'omniprésence de titres récents se réappropriant,voire pillant, le glorieux héritage boom-boom nineties. Si on peut gloser à l'infini sur l'aspect conservateur de la démarche, qui en dit long sur l'impasse créative mais surtout sociopolitique de l'époque, ce qui intrigue chez  Lone, outre sa propension à virer dangereusement  muzak, c'est sa façon de confronter deux traditions musicalement antinomiques de la techno originelle.

Galaxy Garden réactive d'abord la tendance (afro)futuriste présente chez Underground Resistance, la substance politique en moins, ou Jacob's Optical Strairway, soit les junglists 4 Hero signés à  l'époque sur le label actuel de Lone à savoir R&S.En avant donc pour un programme tout cheminadesque de conquête spatiale, de mondes parallèles à explorer et d'expériences cosmiques envisagés comme la promesse d'un avenir radieux , ce que suggère le déploiement de nappes oscillant entre luxuriance et apaisement, virtualisant un Eden à portée de fusée. En cela Lone recycle l'image d'une utopie révolue (la certitude d'un ailleurs plus clément), passée la nouvelle frontière symbolique qu'a pu constituer l'an 2000.

L'affaire serait pliée sous la forme d'un revivalisme unidimensionnel si Lone n'y apportait pas une contradiction musicale majeure qui plonge l'auditeur de Galaxy Garden dans une confusion temporelle déstabilisante, car son futur antérieur est conjugué au présent d'un passé que l'on peut dater des années 1991-1992. Explications: à coups de breakbeats cinglants, de stabs énormes, de micro-samples vocaux vindicatifs, Lone convoque également l'esprit "ici et maintenant" jadis développé par le son hardcore britannique, lequel se fichait bien de se projeter au-delà de 7h du matin puisque c'était dans l'instant de l'expérience rave que se construisait la promesse d'un monde meilleur. Le changement c'était maintenant comme vient nous le rappeler le sentiment d'urgence émanant de Crystal Caverns 1991 ou Raindance, qui comptent parmi les morceaux les plus réussis de l'album.

Galaxy Garden pervertit ainsi le pur exercice rétro-rave en accumulant les paradoxes temporels générés par deux formes de nostalgie , celle d'une période où le présent se suffisait à lui-même et celle d'une époque où le futur avait encore un avenir, qui néanmoins se confondent dans le souvenir de la dimension "escapiste"  d'un temps plus utopiste que le nôtre, le temps de l'innocence, le temps de nos 20 ans.

.