High Maintenance in Toulouse

29 April 2009

C'est la fête au château...



A l'occasion de la soirée Propagangz qui aura lieu à l'Elektro ce samedi 2 mai, les Château Lateuf nous font l'honneur de nous offrir pas moins de 4 tracks, dont 2 exclusifs, jamais bloggés auparavant ! Merci à eux. Propagangz, c'est l'association des Château Lateuf (Impakt, Comix, Tommy Kid, Skore) et de Be Trash Family (Nouch, Booty Ben, Explct, Mr Freaky, soit deux djs/producteurs, un graphiste et un booker) pour une ghetto party qui promet d'être bien dirty. Il faut en effet savoir que Les Château Lateuf sont les rédacteurs du très bon blog Club, Bass and Wine, qui a toujours une longueur d'avance sur les dernières tueries Bmore ou sur les sons les plus excitants en provenance d'Angleterre. Certains enragent et vont même jusqu'à se demander où ils peuvent bien se fournir... Quoi qu'il en soit, ils approvisionnent le net de bons sons et leur culture dance est connue de tous. Ici même, nous avons cherché pendant quelques semaines qui pouvaient bien être l'auteur de ces comments si documentés signés The Bmore Avenger! ou bien encore The Raver Avenger!, avant de comprendre que ce ne pouvait qu'être un des membres de ce collectif de passionnés ! Outre leur présence sur le net, c'est dans des clubs un peu partout en France qu'ils prêchent la bonne parole musicale, leur myspace affichant des dates à Tours, Paris (à la Java, quand même), Orléans ou encore dans les Deux Alpes.

Même si la soirée toulousaine oscillera entre divers styles musicaux (Bmore Club, Jackin' House, Ghettotech, Dubstep ou encore Drum'n'Bass), j'avais seulement demandé aux Château Lateuf de m'envoyer, en guise de promo, des tracks Bmore bien cool, bien sexy et je n'ai pas été déçu par ce que j'ai eu ! A vous d'en juger, avec ces 4 tracks. Je dois avouer que, quant à moi, j'ai un petit faible pour le dernier, au titre révélateur...




Enfin, pour la partie Ghettotech, Booty Bass, on pourra faire confiance à Booty Ben, de Be Trash Family. Les hostilités commencent dès 22h et l'entrée est libre : deux raisons supplémenaires de bouger votre booty là-bas ce samedi !

28 April 2009

Les Toulousains de la semaine #1



J'entame ici une nouvelle rubrique, mais on pourrait tout aussi bien en être déjà au #4, dans la mesure où les posts concernant NiKit, P.E.A.S.H., et Drama auraient toute légitimité à revendiquer la primeur dans ce domaine. En effet, dorénavant, nous essaierons de publier dans cette catégorie des posts qui mettront en avant des artistes toulousains auxquels nous souhaitons donner une nouvelle forme d'exposition médiatique. Ainsi, commençons avec les Darwallila.

Derrière ce pseudo officient deux amis, Matthieu et Will, tous deux très jeunes (17 et 18 ans) et encore lycéens. Pour autant, ils ont déjà été remarqués dans la blogosphère avec leur morceau Acid Vomit, qui tourne sur Volte Flow (voir ici). Comme beaucoup de djs de leur génération, c'est la compilation Ed Rec. Vol. 1 (sur Ed Banger Records, évidemment) qui les a convertis à la musique électronique. On l'entend clairement sur les tracks qu'ils nous ont envoyés en exclusivité et qui s'inscrivent dans la tendance électro saturée, dont le gros des troupes des kids toulousains sont friands. On note aussi l'influence de Toxic Avenger, dont ils ne se cachent pas. Ainsi, comme on peut s'en douter, leur école de musique n'a pas été le Conservatoire de Toulouse, mais l'Ambassade et le Bikini ! Ils revendiquent l'envie de ne pas se laisser enfermer dans le carcan des musiques électroniques, mais de continuer au contraire à écouter de la funk ou du rap, dans le but affiché d'enrichir leur composition. Un Ep serait en préparation pour juin.

La production manque encore un peu de maturité (comment le leur reprocher à cet âge-là ?), mais des prémices intéressantes se devinent tout au long de ces trois tracks et, avec du travail, leur musique devrait continuer à se bonifier, une fois toutes ses sources d'inspiration pleinement assimilées. A vous d'en juger : laissez-leur des comments. Je suis persuadé qu'ils seraient ravis de recueillir vos avis d'experts !

Dernier morceau qu'ils nous proposent, un remix de leurs potes W.N.C. (We Need Cracks), jeunes produteurs du Sud également.

23 April 2009

La dictature du confort d'écoute



Une industrie musicale aux abois nous bombarde depuis quelque temps d’une armada de baltringues censés représenter le sommet de la coolitude. De Christophe Maé (!?!) à Charlie Winston (!?!), les services marketing ont fait un boulot visuel remarquable de prêt à consommer : barbes de trois jours obligatoires, genre baroudeur sexy pour secrétaires coincées à la Défense, couvre-chef incarnant une forme de rébellion socialement acceptable (deux modèles en stock, béret ou panama), guitare en bandoulière toujours prête à sévir autour d’un feu de camp sur la plage, le bellâtre souffrant généralement de graves problèmes existentiels (bobonne s’est tirée, mon petit dernier fait ses dents) mais réussissant l’exploit de rester super gentil avec son prochain (invariablement un faux rasta, un surfeur et une bombe en bikini, les trois toujours en tongs) ; le tout se déroulant fatalement dans un cadre aux couleurs lavasses parce que tu vois non, trop de couleurs flashy, ça va pas le faire, il faudrait pas agresser le chaland.

Musicalement, là encore, les commerciaux d’Universal et consorts sont à féliciter : réussir à synthétiser le gêne de l’insignifiance et surtout à le cloner avec autant de constance mérite un Nobel. En fait les mecs doivent venir de l’agro-alimentaire tellement c’est du blédina pour nos oreilles : compositions ultra formatées, chant asthmatique, production lisse et sans relief, confort d’écoute maximal, plaisir minimal. On devine aisément que cette bouillie sonore ravit son public, généralement féminin, faussement libéré, authentiquement conformiste et angoissé. On comprend aussi pourquoi on écoute de la Bass music.

Au milieu de cette armée d’imposteurs, on conseillerait plutôt à celles qui sont en quête d’apaisement, soit du sexe, soit l’écoute du dernier single de Jack Peñate, soit les deux. Sur une trame reprenant tous les clichés néofolk mainstream de ces comparses, Tonight's Today réussit en effet l’exploit de déployer un groove afro tout en retenue qui n’est pas sans rappeler le meilleur du dance rock indé des Talking Heads à Vampire Weekend. Au-delà de sa mélodie imparable, genre tube de l’été, le morceau fait de Jack Peñate le mec le plus classe que vous croiserez sur la bande son de vos vacances.

Au lecteur révolté par la faible teneur electro de ce post, on répond qu’un truc pareil va se faire bootlegger booty dans tous les sens ; Jack Peñate, le cool sans peine on te dit .

Jack Peñate - Tonight's Today (XL / 2009) - En vente ici .


21 April 2009

Bloggin' day'n'nite for not to be depressed



Ça y est : c'est la rentrée. Retour à une vie normale, conventionnelle, normée (et normative), retour des bienséances ("Bonjour monsieur ; comment allez-vous, madame ?") et retour des exigences professionnelles. Fin de ce non-temps que constitue la période des vacances. Point de permanent vacation, si ce n'est pour Jim Jarmusch... Responsabilités, pression sociale. Et prends-toi ça dans la gueule. C'était quand même bien de mixer au Pink, bien d'oublier avec nos amis de Des Chibres et des lettres qu'il existe un monde out there ! Dale is down... mais ne se laisse pas abattre.

La preuve ? Une petite sélection de tracks ghetto venus des quatre coins du globe. On commence avec l'étonnant Radio Ladio de Metronomy. Metronomy, c'est un peu l'archétype d'une pop blanche prête à s'encanailler, et d'ailleurs, ici, remixé par les Radioclit, le morceau prend un vol direct pour l'Afrique, sans escale... et sans retour. Un pur miracle anglais, une fois de plus. Ça vient juste de sortir, et c'est pour vous.


On doit le deuxième track aux très hip trio portugais Buraka Som Sistema (soit Riot, Lil' John et Conductor). Le titre
Kalemba, extrait de leur album remarqué Black Diamond, succède à leur tube Sound of Kuduro. Ici, point de kuduro à proprement parler, mais un track traversé par des influences multiples, rehaussé d'une pointe Bmore grâce à l'intervention magique de Dj Manaia. Côté obscur du ghetto, il y a les coups de fusil qui évoquent Paper Planes de M.I.A.

Buraka Som Sistema - Kalemba (Dj Manaia Remix) (unreleased) - original sur le Rough Diamond Ep en vente ici.

Enfin, voici le track qui me tient le plus à coeur dans ce post. C'est également l'œuvre du Lisboète Dj Manaia. Comme beaucoup de djs portugais, il est très sensible, dans sa manière de produire des sons électroniques, aux influences des musiques brésiliennes ou angolaises. Cela lui permet de sortir des tracks qui sonnent ghetto à mort. C'est le cas ici avec Sobrevivente de Rave (comportant un featuring de la MC Deize Tigrona), qui est de l'aveu même de son auteur "a mix between baile funk and fidget house... something like that :)" (sic !). Dj Manaia a la gentillesse d'offrir son track au blog (qui doit sortir prochainement sur une compil.) et je tiens à l'en remercier vivement ! J'espère que vous apprécierez. J'aime beaucoup le son un peu crade de la voix, qui est dû à la manière de produire, comme me l'écrivait Dj Manaia. En effet, des parties du chant sont prises live, tandis que d'autres sont enregistrées en studio. Cette rudesse est recherchée : elle n'est pas la conséquence fâcheuse d'une incapacité technique. Elle donne une énergie sauvage à l'ensemble, qui n'est pas pour me déplaire. Checkez les dates du monsieur : il n'est pour l'instant annoncé que le 29 août en France, à Paris évidemment, mais vous devriez bientôt entendre parler de lui partout. Ce n'est d'ailleurs pas un bleu des platines, puisqu'il a notamment joué aux fameuses soirées Get Rude de Zombie Disco Squad à Londres - gage d'un avenir prometteur s'il en est !

Dj Manaia feat. Deize Tigrona - Sobrevivente de Rave (unreleased) - bientôt en vente !

16 April 2009

KIDS want...



... to DANCE !

Une chose est certaine, ce vendredi vous serez au Pink dès 23H. En effet, soirée bien dancefloor, bien mortelle en perspective. La politesse voudrait que je présente d'abord les autres DJ, mais d'un autre côté Dale et moi-même jouons en warm-up, il faut donc bien respecter le line up pour les présentations :

=> Dale Cooper et Rouge Baiser à partir de 11H. Difficile de se présenter sans se mettre grossièrement en avant ou sans tomber dans une sorte de modestie mal venue. En même temps, je présume que vous commencez à situer notre état d'esprit musical. Pour faire simple disons que nous ferons un set club club club, où Mr Oizo se mettrait à fréquenter tous ces mecs talentueux qui, originaires de Detroit ou d'ailleurs, font bouncer le monde entier. Il y aura une pincée de fidget et ça sera surtout bien bmore. Une histoire où il sera question de bouger ton booty, et où des types bizarres parleront de asses et de titties. Un peu comme ça justement :



=> Deux DJ de Toulouse assureront l'avant et l'après de la star de la soirée (que je présente juste après). Paul mini et Aria pour des sets techno aux accents minimalistes et groovies, histoire que tu continues à dancer comme un fou...

=> Puis Ramon Tapia qui débarque du Chili rien que pour nous. Habitué de clubs mythiques tel le Trésor à Berlin, il saura te mettre dans d'excellentes dispositions pour passer une excellente soirée. Ces sets sont à la fois physiques et mentaux. Une sorte de voyage psychique teinté d'euphorie festive, dans lequel le repos n'est pas possible tant les rythmiques technos sont sexy et envoûtantes.


C'est pour dire à quel point vous allez kifer, je le répète, c'est ce vendredi 17 avril au Pink Flower et tout ça, c'est seulement 10 euros. Venez nombreux !!

15 April 2009

Mettre fin au paradis disco ?



En cette période post credit crunch, l’écoute du nouvel album de Juan MacLean vient rappeler à quel point dance music et économie connaissent des cycles synchrones. Musicalement situé entre disco finissante et house émergente, l’opus dégage en effet un étrange parfum reaganomics eighties, côté perdants du rêve américain bien sûr. Si le morceau–titre de l’album proclame un prophétique The future will come for everyone, c’est bien parce que l’instant présent ne brille pas de la même manière pour tous. Parachutes dorés contre vestes lamées, gavage de stock options versus boule à facette, l’album s’efforce de rééquilibrer un combat forcément inégal par la célébration de la culture de consolation que constitue le nightclubbing chez les opprimés. Ici, pas de house bling bling mais une ambiguïté fondamentale qui se dégage de la plupart des tracks, entre tristesse insondable et fièvre du samedi soir, entre urgence de l’instant présent (Tonight) et proclamation de lendemains qui chantent (One Day), l’amour constituant au final la seule bouée de sauvetage pour les exclus du capitalisme.

Le G20 achevé, les affaires peuvent reprendre et nous, continuer à aller droit dans le mur jusqu’à 5h du mat… Le futur viendra mais ce n’est pas pour ce soir, la fête peut continuer.

The Juan MacLean - Tonight

The Juan MacLean - The Future Will Come (DFA / 2009) en vente
ici.

12 April 2009

Are you my Stereo Heroes?



Leonard de Leonard nous fait l'honneur de nous confier le teaser du Boom Slang EP de Stereo Heroes, qui est sorti il y a quelques jours à peine (vous pouvez l'acheter ici sur Beatport, là sur Juno, là sur iTunes, ou encore là sur Fnac Music !) sur le label dont il est le boss, Leonizer Records.

Avant de vous parler de cet EP, j'aimerais vous dire quelques mots sur Leonard de Leonard lui-même, car cela rappellera à beaucoup d'entre vous - je suppose - de bons souvenirs, empreints de nostalgie. En effet, succédant à Humanleft, artiste toulousain qu'il a signé sur son label, c'est lui qui a été le dernier dj à jouer à l'Ambassade, lors de la soirée de fermeture, le samedi 28 février dernier. RIP... Comme à son habitude, ce récent exilé berlinois a réalisé un set d'enragé, laissant tout le monde moite, même les murs !

Alors, évidemment, quand on a reçu ce teaser, on était excités à l'idée de voir ce qu'il pouvait donner. Y a-t-il la même énergie fédératrice chez tous les artistes du label, à savoir Facteur, Fred Ze Fred, Humanleft et nos fameux Stereo Heroes, qui se décrivent tous comme des producteurs acharnés, mi-geeks, mi-hipsters ? Chez les "sudistes" de Stereo Heroes en tout cas, on retrouve la même veine electro-rock saturée que chez Leonard de Leonard lui-même, avec cette prétention toute simple à retourner le dancefloor sans état d'âme. C'est très net avec le morceau éponyme en particulier, aussi bien que sur Booby Trap, quoique ce dernier se distingue par l'adjonction d'une basse qui sonne assez fidget. A signaler parmi les remixes du titre Boom Slang, celui de Rayflash, qui ajoute une dimension ludique au track grâce à des gimmicks 8 bit savoureux et qui finit en boucherie évoquant Proxy ou Les Petits Pilous ! Les deux autres tracks, dont un vocal mix de Fever Pitch très "Don Riminien", s'inscrivent plus clairement dans un registre fidget, avec des sections vocales rapées.

Alors, on l'aura compris, le maxi est une véritable avalanche sonore à mettre entre les mains des party harders en manque de sensation forte. C'est logique pour un label dont le slogan est "Club music is a must" et qui revendique bouder une forme de minimale engluée dans des atermoiements sans fin. D'ailleurs, on les suivra sans ciller dans cette voie... Le club est même tellement important pour les artistes de Leonizer que leur boss a décidé de ne publier que des sorties en digital pour que l'argent ainsi économisé puisse être investi dans l'organisation de release parties de fracassés à chaque nouveau maxi. Pour l'instant, après Lyon, Tours et Paris le week-end dernier, pas de nouvelles dates de prévues pour la release party de Stereo Heroes, mais - qui sait ? - ils pourraient passer à Toulouse sous peu... On vous en reparle bientôt en tout cas, ne serait-ce que pour vous livrer une interview d'eux. Alors, restez à l'écoute !

Stereo Heroes - Boom Slang EP Teaser

BONUS :
1) Je ne résiste pas au plaisir de vous offrir un track complet de Stereo Heroes entendu sur le net l'an dernier.

Stereo Heroes - Fin Fang Foom
(Merci à Dancefloor Mayhem)

2) On peut voir ici sur Street Tease (des amis du projet Leonizer Records) ce que donnent les soirées dans lesquelles Leonard de Leonard est booké. Attention, ça peut choquer !

10 April 2009

Surmenage, vision trouble



Mal de tête... Mais oui, c'est évident ! Soirée science po Paris, avec des DJ bizarres qui vident la piste de danse en rompant l'ambiance pop électro insipide de la soirée, avec le morceau Z de Mr Oizo, rien de moins pour commencer leur set. Big up à eux, pour leur intégrité et pour avoir essuyé toute la soirée des commentaires débiles du type : "euh, ouais ce que vous passez c'est un peu trop electro underground conventionnelle"... what the fuck ??

Au delà de ces personnelles perditions qui font pour moi toute la substance de cette sainte semaine de pâque, Feadz sort en featuring avec MC Wesley un morceau aux accents Baile Funk plus que prononcés. Petite mélodie à la Feadz qui évolue parfois en une marche turque cheap et kitch, si bien que je ne sais si Mozart en serait fier. Rythme issu d'un ghetto brésilien, Mc indolent pour un savant mélange qui vaut le détour. Détour borderline c'est clair, mais dans ma bouche point de connotation péjorative à cette qualification, bien au contraire. Enjoy :

08 April 2009

Des clopes, des bières et de nouveaux amis, des chibres et des lettres...



Post court aujourd'hui, car trop de net, pas net... Je me contenterai donc de vous présenter en quelques mots et surtout en un mix le blog Des chibres et des lettres, que nous avons découvert il y a peu et avec lequel nous préparons déjà des projets. Nous devrions d'ailleurs vous en reparler très prochainement dans ces mêmes colonnes. Le partenariat est possible car les concepteurs de ce blog vivent eux aussi à Toulouse et ont envie de faire quelque chose dans la ville du rugby... C'est donc vraiment le moment d'aller visiter leur blog, d'autant plus qu'ils viennent de le refondre et que le résultat est graphiquement très réussi. Je n'en dirai pas plus car leur blog parlera de lui-même de ce qu'ils sont, mieux que je ne pourrais le faire. Sachez simplement que leur orientation musicale est clairement moins dancefloor que la nôtre, mais plus variée en somme, puisqu'ils n'hésitent pas à puiser dans les musiques "expérimentales", la chanson française pointue ou le métal. L'aspect journal intime est également nettement plus présent que chez nous. Je ne résiste pas non plus à la tentation de vous citer les noms des rédacteurs, pour info. : il s'agit de Clément De Chibraltar et de Julien Lafond-Laumond. Notez comme le premier est joliment et poétiquement grossier, si vous me permettez l'oxymore.

Les deux acolytes nous font l'honneur de vous offrir une belle surprise, un mix d'ABC Africa, dj qui tire son pseudonyme d'un film d'Abbas Kiarostami. On a pu le voir récemment à une soirée remarquée à Toulouse dans le café le Bar d'En Face (le BDF, pour ceux qui connaissent). Il se plaît à dire qu'il a été biberonné au rock indépendant et aux musiques expérimentales et qu'il leur doit aujourd'hui autant dans son approche des musiques électroniques qu'à la Black music (Funk, Afrobeat, Disco, Soul, Hip-Hop...). Dans le set Alcohol & Shoes, on navigue ainsi entre l'électro-pop des vingt premières minutes (celles que je préfère), la deep house des Dennis Ferrer et autres Johnny Fiasco (ne manquez pas ce revival : on vous aura prévenu !) et la minimal house folklorique - passez-moi l'expression - d'un SIS, playlisté ici avec sa tuerie, Trompeta, qui a fait trembler tous les clubs cet été, jusqu'à la closing party de Cocoon à Ibiza. Belle sélection, non ?

Lâchez les comments pour nous dire ce que vous en pensez.



A télécharger ici

Playlist :

1. Château Marmont : Maison Klaus [Institubes]
2. The Chromatics : Hands in The Dark [Italians do it better]
3. Friendly Fires : Paris (Aeroplane remix feat. Au Revoir Simone) [XL recordings]
4. Kathy Diamond : All Woman [Permanent Vacation]
5. Rodion : Fisico [Gomma records]
6. Trackheadz : Our Music [NRK]
7. Dennis Ferrer : Hit It Off [Defected records]
8. Troydon : How I Feel [Phonoshuffle Music Corporation]
9. Vernon & Da Costa : All in Me (Johnny Fiasco remix)
10. The Sound Republic : Spun [Spatula City]
11. SIS : Trompeta [Sei Es Drum]
12. Jerome Sydenham : Darkroom [UK Promotions]
13. The Rapture : House of Jealous Lovers (Cosmos vs the Rapture) [Universal International]

BONUS : un autre mix d'ABC Africa à écouter et à télécharger ici.

07 April 2009

Où étais-tu en 1992 ?



Where were you in ’92 ? : l’interrogation semble agiter la génération fluokid depuis que Mia en a fait un slogan fédérateur sur son album Kala. Pourtant d’AC Slater à Zomby, la véritable réponse se situe probablement entre la petite et grande section de maternelle. Mais bien sûr, seule l’importance symbolique de la question est à prendre en compte comme en témoignent les dernières productions de l’électro mondiale, qui, quasiment toutes, paient leur tribut à 1992. Dernier exemple en date, les productions et remixes de Rico Tubbs recrachent tous les gimmicks de cette époque bénie, bien que largement mythifiée.

Derrière la date magique, opérant comme un véritable sésame aujourd’hui, se cache en réalité le phénomène socioculturel le plus stupéfiant de l’histoire de la techno, bien que limité au Royaume-Uni. En effet, la période marque la massification du phénomène rave associée à la constitution d’une identité sonore ahurissante et à des codes subculturels spécifiques. Là où jusqu’ici le mouvement restait parcellisé en sous genres (Chicago house, techno de Detroit, garage...), le son british de 1992 réussit à agglomérer une constellation d’influences antagonistes dont le projet ultime est de simplement fournir la bande-son escapist à toute une génération d’Anglais prolétarisés par les années Thatcher mais désormais en pleine montée d’ecsta.

Et l’impensable se produit : des milliers de fans de hip hop, des rastas, des lads, des hordes d’indie rockers se retrouvent unis au fin fond de l’Essex autour d’une potion magique on ne peut plus fédératrice : samples vocaux piqués à des tubes pop cheesy overpitchés (principe repris par la Bmore ou le baile funk), infrabasses sans cesse triturées, séquence mentasm à tous les étages, piano italiens épileptiques, influences ragga, et surtout, c’est la grosse différence avec le son techno qui se développe alors sur le continent européen, utilisation de breakbeats hip hop constamment accélérés à mesure que la frénésie rave s’épanouit (archives à visionner
ici).
Le truc est tellement énorme que les charts sont régulièrement pris d’assaut par des tracks sortis de nulle part, produits par des kids aux pseudos improbables (Altern 8, SL2, Awesome 3, Sonz of Da Loop Da Loop Era). Merci papa, merci maman pour l’Amiga offert à Noël... La mixture ainsi synthétisée prend le doux nom de hardcore ou breakbeat hardcore tant les tenants du bon goût de l’époque en sont horrifiés. Ces derniers opèrent d’ailleurs un repli stratégique et réactionnaire vers la transe ou la house progressive (la minimale de l’époque !), créant ainsi les premières communautés de puristes de l’histoire de la house, réfugiées dans des clubs élitistes. Les autres, c’est-à-dire tout ado boutonneux normalement constitué, œuvrent à l’édification de l’utopie rave, c’est-à-dire la création d’une Zone d’Autonomie Temporaire qui transcende statuts social, sexuel et ethnique où tout n’est plus qu’amour et fraternité.

Si la parenthèse fédératrice se refermera dès 1993, on comprend aisément la nostalgie qu’elle peut susciter chez ceux qui ne l’ont pas connu : 1992, c’est un peu le mai 68 techno des moins de 30 ans. Il est ainsi plus facile d’appréhender le projet musical global de gens à priori aussi différents qu’Hervé, Diplo ou Kazey & Bulldog, leur éclectisme apparent renvoyant tout simplement à l’âge d’or de la rave music pas encore fragmentée en micro tendances qui constituent autant de chapelles et de cul-de-sac, à la volonté de recréation d’une communauté multiculturelle unie, à un retour à l’innocence originelle de la fête avant que celle-ci ne soit récupérée par les marchands du temple sous le nom de clubbing.





Bonus : top ten subjectif breakbeat hardcore 1992


06 April 2009

Jack it like a zombie



A mon réveil en ce dimanche (après-midi), je me suis demandé comment j'allais faire pour avoir l'air "normal" dans les rues de Toulouse ensoleillées, emplies de familles débordant d'entrain. Comment ne pas leur faire peur ? Je ne sais pas si ça tourne à l'obsession (voir cet autre post démoniaque), mais j'avais en effet l'impression d'être un zombie déambulant à travers la ville en mode pilotage automatique. Heureusement, je suis rentré et me suis mis à écouter Zombie Disco Squad en espérant qu'une sorte d'exorcisme se produirait, et ça a marché. Après tout, quand on entend ça, on a de quoi se dire que, de toutes façons, être un zombie, après tout, c'est plutôt cool !

Zombie Disco Squad - Eurovision (Sound Pellegrino /2009) - Achat ici

On apprécie les références analogiques aux programmations drums de la 808 et les hand claps un peu cheap (qu'on dirait sortis d'un vieux synthé casio) pour créer une rythmique Bmore. C'est d'ailleurs l'esprit Baltimore qu'on retrouve dans l'emprunt et le détournement d'un air d'accordéon hispanique traditionnel. Bref, tout ce qu'on aime.

Avec le track suivant, et même si c'est dimanche, on se replonge dans l'ambiance fumeuse d'un samedi soir à 5h du mat', quand tout devient gris et que l'euphorie a pris le pas sur la raison. On se prend alors au jeu d'une danse robotique frénétique. Ca s'appelle d'ailleurs The Dance et ça lorgne plus explicitement vers la fidget cette fois. On entend comme le souffle du vent qui grossit tout au long du morceau, pour créer une tension permanente et croissante. En fond, hurlent les zombies assoiffés de sang. Mais, pas de panique, tout cela n'est qu'un jeu. A bientôt.

Zombie Disco Squad - The Dance (Dirtybird / 2009) - Achat ici

04 April 2009

April flight



Début de vacances oblige, la période sera terriblement calme! Les rues de la ville vont se vider petit à petit. Chacun prend le train, ou l'avion, qui sait, pour une contrée plus ou moins lointaine. Départ, retour, nostalgie printanière, plus d'œufs à chercher dans le jardin, mais un coup de cafard qui va être difficile à tromper par une sortie en club!

L'atmosphère se prête bien à l'écoute d'Aeroplane qui ont sorti, ces derniers temps, deux remix, l'un de Friendly Fires, l'autre de la cultissime Grace Jones, vous savez cette top model, chanteuse, actrice... des années 80, aux innombrables et incontestables talents. 2 remix electro disco dont les accents mélancoliques illustrent la période des vacances de pâques pour les grands kids que nous sommes...



Rassurez-vous, néanmoins, il y a de quoi faire niveau clubing, ce soir, au Pink, où Papillon, Dani Llonga et Kiko (Goodlife), nous feront dancer toute la nuit. On doit notamment à Kiko l'hymne World Cup playlisté par Laurent Garnier lors de la 1ère Techno Parade.



01 April 2009

Soul moderne


Photo disponible sur le profil myspace de Mr. Oizo

On vous a déjà beaucoup seriné sur les blogs avec le Lambs Anger de Mr. Oizo. Ici même, nous n'avons pas échappé au raz-de-marée suscité par cet album réussi de bout en bout. Cela dit, je crois qu'il ne faudrait pas, par lassitude, passer à côté du très bon Two Takes It, avec un featuring de Carmen Castro. En effet, grâce à sa maîtrise unique du sampling, Oizo parvient dans ce track à retrouver la profondeur de la soul et à raviver le groove du funk, le tout pour produire un son d'une fraîcheur inouïe. Car ce retour aux sources n'a rien de nostalgique. Bien au contraire, pour Oizo, le sampling doit servir un art postmoderne du collage : son plaisir ultime est de triturer à l'infini, de boucler à l'envi, de hacher menu ce matériau ancien qu'il exhume.

Mr. Oizo - Two Takes It (feat. Carmen Castro) (Ed Banger)

Mais, si les autres blogs vous ont abondamment parlé de cet album, je crains qu'ils aient oublié d'en mentionner les emprunts à la soul ou au funk, que nous évoquions à l'instant. Alors, pour réparer cette erreur, je livre ici à vos oreilles curieuses le morceau d'où Oizo a tiré le gimmick vocal entêtant du track posté ci-dessus. Il s'agit de Think (About It), chanté par Lyn Collins, une des vocalistes de la revue de James Brown. Bien que dans l'ombre de ce maître tyrannique, son charisme est tel qu'elle parvient à se faire remarquer pour elle-même et à sortir ce tube, signé sur People Records en 1972 et produit par James Brown en personne. Le single sera d'ailleurs suivi en 1973 d'un album. Oizo n'est pas le premier à le sampler - la liste est même longue - mais il est peut-être le seul à rendre toute son âme à celle que l'on a surnommée "The Female Preacher"... Soyez patients à l'écoute : vous comprendrez le lien avec Oizo après 1 minute trente précises seulement !

Lyn Collins - Think (About It)

Alors, "it takes two to make a thing go right", n'est-ce pas ?

P.S. : Lambs Anger est en vente ici.