Quand vient le début des grandes vacances, que la chaleur devient étouffante, que Toulouse s'est vidée de tous ses étudiants (et étudiantes) et que la déprime menace, une seule chose peut nous maintenir la tête hors de l'eau : l'idée de pouvoir passer quelques après-midi allongé dans l'herbe, bercé par la musique des artistes programmés dans le cadre du festival Les Siestes Electroniques. C'est d'ailleurs ce concept original qui fait tout le charme du festival toulousain, salué par les Fluokids il y a peu comme un des festivals estivaux les plus excitants (lire ici). Alors, à moins d'une semaine du festival, quoi de mieux pour vous donner envie de découvrir ou de redécouvrir cet événement que d'interviewer Samuel, un de ses fondateurs ?
HMiT : Bonjour à toi, Samuel. Est-ce que, pour commencer cette interview, tu pourrais nous expliquer quelle est ta fonction au sein des Siestes ? Peux-tu également présenter à nos lecteurs l'équipe des Siestes ?
Je suis l'un des fondateurs du festival et assure jusqu'à présent la fonction de programmateur musical. L'équipe permanente des Siestes se compose de Guillaume et de moi, mais l'association qui porte le festival depuis le début se compose d'une vingtaine de membres et de quelques correspondants à l'étranger.
HMiT : Je suppose que pendant toute la durée du festival l'équipe reçoit le renfort de nombreux bénévoles. Combien sont-ils cette année ? Quel est leur rôle ?
Les bénévoles, comme les stagiaires et les adhérents de notre association, représentent le véritable moteur de notre activité ! Notre activité ne peut tout simplement pas s'entendre sans eux ! Pendant le festival, c'est ainsi une bonne cinquantaine de personnes qui s'activent pour transporter les artistes, parfois leur faire visiter la ville, monter/démonter le son, orienter le public, distribuer nos flyers, servir au bar, vendre nos T-shirts, ou encore nettoyer les sites de manifestation.
HMiT : C'est déjà la huitième édition du festival, mais il n'est pas inutile, me semble-t-il, de présenter le festival, de montrer quelle est sa spécificité.
Je vais tout simplement renvoyer à notre présentation "officielle", que voici : "Les Siestes Electroniques essaient, année après année, de susciter la curiosité de ses spectateurs et de continuer à représenter un évènement à part, festif, agréable, simple et ouvert autant qu’intransigeant. Concerts exceptionnels, soirée club et après-midi musicale gratuite, offrent ainsi autant d’écrins au meilleur des musiques actuelles. La programmation y est riche, parfois exubérante, toujours pétillante et ose sans complexe le grand écart des genres, un crossing-over inédit des périodes et des familles musicales."
HMiT : Qu'est-ce qui a changé depuis huit ans ?
Une nouvelle génération est arrivée, la guitare est passée de fétiche à ringarde, pour finalement devenir branchée ; les contrôleurs sont devenus de plus en plus tactiles et intuitifs ; la MPC n'a cessé d'être là où il fallait ; Serato a bouleversé le Djing. Tout est devenu 2.0, même la French Touch ! La presse, y compris musicale, est en crise. On a fait des bides et vécu des succès d'anthologie. Il a fait beau, il a plu et on a bien ri. L'association s'est renouvelée et le festival a perduré :)
HMiT : Quelles sont les nouveautés de cette année ?
On a ajouté cette année pas mal d'extras aux concerts en bonne et due forme (expositions au Lieu Commun et à GHP, Salon de lecture aux Abattoirs, Ateliers musicaux pour les enfants et les plus grands, etc.). Mais, surtout, je crois que ce sont nos soirées hybrides aux Ateliers du Théâtre Garonne qui représentent la plus grande nouveauté. On avait envie de quelque chose d'un peu étrange en terme de format, entre le concert et la soirée club, entre chien et loup... Les Ateliers du Théâtre Garonne nous en offrent la possibilité : le lieu est chouette, tout en vieille brique, il y a une cour pour boire et fumer et 2 salles pour 2 ambiances ;) Du coup, on a aussi mélanger les genres et les esthétiques et on se retrouve à faire le grand écart parfois, mais ça nous excite terriblement. Nous aimons être surpris ! Nous sommes également devenus une manifestation eco-responsable (c'est-à-dire qui fait son bilan énergétique) mais bon, ça, à la rigueur, ça n'a pas grand chose à voir avec la musique... ;)
HMiT : Peux-tu nous parler de ton travail de programmation ? Comment l'envisages-tu ? Essaies-tu de suivre une ligne directrice qui oriente tes choix d'artistes d'une manière différente chaque année ? Et qu'en est-il plus particulièrement de cette édition 2009 ?
Il est assez difficile d'expliquer ça en quelques mots, mais, si on schématise mon travail, il consiste en 3 points :
- animer les réflexions de l'asso. quant au contenu du festival, c'est-à-dire inciter tous les adhérents à participer sur notre forum à un sujet de discussion spécifique où chacun peut partager ses avis et coups de cœur.
- essayer d'écouter et de voir un maximum de groupes, se tenir au courant, lire la presse, les blogs, sentir l'air du temps en un certain sens.
- se construire un réseau international pour être au courant de ce qui buzze à NYC, Berlin ou Tokyo, parce que, bien entendu, on n'a pas assez d'argent pour parcourir le monde en permanence ! Donc, autant avoir des relais de confiance sur place.
Après, il s'agit de faire un grand pot-pourri à partir des propositions de chacun et de sentir les choses. La formulation est volontairement vague parce que, au final, tout cela est très subjectif et Les Siestes Electroniques n'ont jamais eu la prétention de représenter un panorama des musiques actuelles, ni même électroniques. Nos choix sont donc arbitraires, pas vraiment rationnels, bref subjectifs. Ainsi il n'y a pas vraiment de ligne directrice non plus. Les deux dernières années ont été un peu plus teintées pop/rock, cette année nous revenons à une formule plus electro. On a fait plus d'instrumental aussi par le passé et rien ne dit que l'année prochaine on n'ait pas des musiques du monde : pourquoi pas ?
HMiT : Je sais que Les Siestes, ce n'est pas seulement un festival. Peux-tu nous en dire plus sur vos autres activités ? Je pense notamment au réseau de festivals auquel vous appartenez : peux-tu nous expliquer ses objectifs ?
Ah ! là aussi, ça peut être long comme réponse. Je vais essayer d'être rapide. Les Siestes Electroniques tâchent en effet de sortir du cadre strictement festivalier et organisent ainsi des concerts à l'année à Toulouse. On essaie alors de retrouver ce qui fait toute la richesse des Siestes et nos évènements à l'année sont ainsi parfois expérimentaux, club, très calmes, plutôt pop, ou plutôt hip-hop. Bref, ça change tout le temps et nous ne saurions trop vous conseiller de regarder régulièrement nos sites ou de vous abonner à notre newsletter, notre fil RSS ou autre groupe Facebook.
Pour ce qui est des réseaux, nous appartenons à 3 networks différents :
- ICAS, qui réunit plus de 20 festivals en Europe et dans le monde (Mutek, Club Transmediale, FutureSonic…).
- Le réseau Musiques Nouvelles en plein-air que nous venons de créer avec Aires Libres (Marseille) et Sous la Plage (Paris), avec qui nous partageons non seulement un concept commun mais aussi des valeurs et des artistes.
- Et enfin nous participons à la programmation collégiale du festival Musiques Volantes dont la 14ème édition se tiendra du 5 au 10 novembre, à Metz.
HMiT : Vous avez récemment mis en ligne un site sur netvibes. Parle-nous de votre présence sur le net. Que vous apportent spécifiquement votre plateforme internet, votre FB, votre myspace, votre Twitter, etc. ?
On a récemment communiqué sur notre univers Netvibes effectivement, mais la page existe depuis un petit moment déjà. Nous l'avons créée dès qu'il a été possible de mettre en ligne un univers pour les particuliers, en fait. J'attendais cette option avec impatience, car c'est un outil épatant pour partager du savoir ! Bref, cette précision apportée, nous sommes effectivement très présents sur le net et déclinons quasi systématiquement notre activité sur toutes les plateformes qui naissent : Myspace, Facebook, Twitter (même si j'ai mis du temps à m'y mettre) mais aussi Last.fm, Fairtilizer, Virb, ou encore Dailymotion. On a même eu un avatar Google 3D avant que le service ne ferme. Je crois qu'en fait il n'y a que sur Second Life que nous ne soyons pas représentés !
Pour moi, chaque plateforme est l'occasion, d'une part, de faire parler de nous, bien évidemment, mais aussi de dialoguer avec des spectateurs actifs, ces fameux 10% qui postent des comments, alimentent les forums de discussion, etc. Un certain nombre de bénévoles et de futurs adhérents sont en fait des connaissances virtuelles qui sont devenues réelles. Une partie de ces 10% avec lesquels nous échangeons franchit donc régulièrement le pas du virtuel au réel et c'est dans ce cas que le net devient véritablement génial.
HMiT : Pour prolonger cette réflexion sur le rôle d'internet dans la musique actuelle et sa promotion, je voudrais te demander ce que tu penses de la culture blogging.
Je suis fan ! J'y ai même été totalement accro il y a 2 ans (je regardais les charts Hypem deux fois par jour) et puis j'en suis un peu revenu car il n'était tout simplement pas possible de suivre le rythme infernal qu'impose le suivi d'une quarantaine, voire une cinquantaine, de blogs qui postent quasiment tous les jours... Aujourd'hui, j'aimerais un rythme moins soutenu mais des posts plus longs, plus fouillés. Cela dit, c'est peut-être tout simplement parce que je vieillis !
HMiT : Mais revenons-en à des enjeux locaux, si tu veux bien. Quelle est ta vision de la scène club toulousaine et quels sont selon toi les artistes émergents dont on risque d'entendre parler dans les prochains mois ?
La question piège ! Je crois que Bandit est plutôt bien parti et on croit fort en Suicide Club, bien entendu. Mondkopf, qui n'est plus Toulousain, commence à bien percer également ; Dahut est prometteur ; j'attends aussi les nouvelles prods d'Egon avec impatience... Mais, franchement, je ne suis pas Madame Irma et encore une fois ma vision de la chose n'est pas exhaustive mais parcellaire, donc ça me gène un peu de me prononcer... Surtout, notre intérêt pour la scène locale va au-delà du dancefloor : on aime ainsi Moabi, Cats on Trees, Priorpi et pleins d'autres. Après, si je devais qualifier la scène toulousaine de manière générale, je crois que je serais bien en peine... Il faut être honnête : Toulouse n'a pas (encore) donné naissance à une mouvance ou à des sonorités particulières, singulières.
HMiT : Avant de finir, j'aimerais te poser une question polémique. La situation des associations culturelles est de plus en plus délicate au niveau national. Qu'en est-il à Toulouse ? Et, de votre côté, est-ce qu'on peut dire que vous êtes également touchés ? J'imagine que la mairie est votre partenaire principal. Cela change-t-il la donne de travailler avec une mairie de gauche ?
Je n'aime pas trop m'étendre sur ces problèmes bassement financiers. Mais, tu as raison, l'argent est le nerf de la guerre et, dans notre cas, notre action est tout simplement inenvisageable sans subvention (d'une part, du fait de la gratuité, mais aussi parce que nous prenons de gros risques en invitant des artistes étrangers qui, parfois, n'ont jamais joué à Toulouse). Du coup, effectivement, la situation est un peu compliquée en ce moment. L'État se désengage, les autres collectivités ont du mal à prendre le relais et notre projet n'est pas toujours non plus très bien compris de tous. Tous nos élus ne comprennent en effet pas forcément très bien ce que nous faisons exactement.
Cela dit, nous sommes tout de même soutenus (sinon nous ne serions plus là...), et notamment par la Mairie effectivement, et le fait de travailler avec une nouvelle équipe municipale, de ce point de vue, a été bénéfique. Après, pour ce qui est de savoir si cela tient au fait qu'elle est de gauche, vu les affres de la gauche en ce moment, je ne saurais te dire...
HMiT : Enfin, si tu devais convaincre en une phrase nos lecteurs de répondre présents à l'événement, que leur dirais-tu ?
Les Siestes Electroniques représentent une occasion rare de découvrir de nouveaux artistes : vivez donc curieux !
Toutes les infos ici : http://www.les-siestes-electroniques.com.
Cliquez ici pour l'event Facebook.
HMiT Specials !
Pour l'occasion, Benoît de DGA Fäu nous offre Sous Acides Club des Toulousains de Suicide Club, un titre phare du label, overbloggé depuis le début de l'année ! Mais rassurez-vous : pas de redites sur notre blog ; vous avez ici droit à un remix spécial HMiT de ce track, de la main de Fukkk Offf, qui d'ailleurs se produira lors de la première soirée des Siestes, le jeudi 25 juin aux Ateliers du Théâtre Garonne. Et, avant de vous laisser, je préciserai pour la rime et uniquement pour elle que c'est un artiste de Hambourg qui envoie du lourd... Mais écoutez plutôt :
Suicide Club - Sous Acides Club (Fukkk Offf Remix) (DGA Fäu / Topplers) [click to download]
Seconde faveur que nous vous réservons : nous offrons 5 places à demi-tarif pour cette fameuse Soirée 01 (celle du jeudi) des Siestes, avec Alva Noto, Projection Annexia - David Coste, Suicide Club et Fukkk Offf, donc. Pour bénéficier de cette réduction, envoyez-nous un mail ici : dalecooperathighmaintenance@gmail.com ou là, si vous préférez avoir à faire à la fatale Rouge Baiser : highmaintenancetlse@gmail.com. Autre méthode possible, préférable même : laissez-nous un comment. Les 5 premiers seront recompensés ! En-tête du message : Siestes - Soirée 01. Faites vos jeux !
HMiT : Bonjour à toi, Samuel. Est-ce que, pour commencer cette interview, tu pourrais nous expliquer quelle est ta fonction au sein des Siestes ? Peux-tu également présenter à nos lecteurs l'équipe des Siestes ?
Je suis l'un des fondateurs du festival et assure jusqu'à présent la fonction de programmateur musical. L'équipe permanente des Siestes se compose de Guillaume et de moi, mais l'association qui porte le festival depuis le début se compose d'une vingtaine de membres et de quelques correspondants à l'étranger.
HMiT : Je suppose que pendant toute la durée du festival l'équipe reçoit le renfort de nombreux bénévoles. Combien sont-ils cette année ? Quel est leur rôle ?
Les bénévoles, comme les stagiaires et les adhérents de notre association, représentent le véritable moteur de notre activité ! Notre activité ne peut tout simplement pas s'entendre sans eux ! Pendant le festival, c'est ainsi une bonne cinquantaine de personnes qui s'activent pour transporter les artistes, parfois leur faire visiter la ville, monter/démonter le son, orienter le public, distribuer nos flyers, servir au bar, vendre nos T-shirts, ou encore nettoyer les sites de manifestation.
HMiT : C'est déjà la huitième édition du festival, mais il n'est pas inutile, me semble-t-il, de présenter le festival, de montrer quelle est sa spécificité.
Je vais tout simplement renvoyer à notre présentation "officielle", que voici : "Les Siestes Electroniques essaient, année après année, de susciter la curiosité de ses spectateurs et de continuer à représenter un évènement à part, festif, agréable, simple et ouvert autant qu’intransigeant. Concerts exceptionnels, soirée club et après-midi musicale gratuite, offrent ainsi autant d’écrins au meilleur des musiques actuelles. La programmation y est riche, parfois exubérante, toujours pétillante et ose sans complexe le grand écart des genres, un crossing-over inédit des périodes et des familles musicales."
HMiT : Qu'est-ce qui a changé depuis huit ans ?
Une nouvelle génération est arrivée, la guitare est passée de fétiche à ringarde, pour finalement devenir branchée ; les contrôleurs sont devenus de plus en plus tactiles et intuitifs ; la MPC n'a cessé d'être là où il fallait ; Serato a bouleversé le Djing. Tout est devenu 2.0, même la French Touch ! La presse, y compris musicale, est en crise. On a fait des bides et vécu des succès d'anthologie. Il a fait beau, il a plu et on a bien ri. L'association s'est renouvelée et le festival a perduré :)
HMiT : Quelles sont les nouveautés de cette année ?
On a ajouté cette année pas mal d'extras aux concerts en bonne et due forme (expositions au Lieu Commun et à GHP, Salon de lecture aux Abattoirs, Ateliers musicaux pour les enfants et les plus grands, etc.). Mais, surtout, je crois que ce sont nos soirées hybrides aux Ateliers du Théâtre Garonne qui représentent la plus grande nouveauté. On avait envie de quelque chose d'un peu étrange en terme de format, entre le concert et la soirée club, entre chien et loup... Les Ateliers du Théâtre Garonne nous en offrent la possibilité : le lieu est chouette, tout en vieille brique, il y a une cour pour boire et fumer et 2 salles pour 2 ambiances ;) Du coup, on a aussi mélanger les genres et les esthétiques et on se retrouve à faire le grand écart parfois, mais ça nous excite terriblement. Nous aimons être surpris ! Nous sommes également devenus une manifestation eco-responsable (c'est-à-dire qui fait son bilan énergétique) mais bon, ça, à la rigueur, ça n'a pas grand chose à voir avec la musique... ;)
HMiT : Peux-tu nous parler de ton travail de programmation ? Comment l'envisages-tu ? Essaies-tu de suivre une ligne directrice qui oriente tes choix d'artistes d'une manière différente chaque année ? Et qu'en est-il plus particulièrement de cette édition 2009 ?
Il est assez difficile d'expliquer ça en quelques mots, mais, si on schématise mon travail, il consiste en 3 points :
- animer les réflexions de l'asso. quant au contenu du festival, c'est-à-dire inciter tous les adhérents à participer sur notre forum à un sujet de discussion spécifique où chacun peut partager ses avis et coups de cœur.
- essayer d'écouter et de voir un maximum de groupes, se tenir au courant, lire la presse, les blogs, sentir l'air du temps en un certain sens.
- se construire un réseau international pour être au courant de ce qui buzze à NYC, Berlin ou Tokyo, parce que, bien entendu, on n'a pas assez d'argent pour parcourir le monde en permanence ! Donc, autant avoir des relais de confiance sur place.
Après, il s'agit de faire un grand pot-pourri à partir des propositions de chacun et de sentir les choses. La formulation est volontairement vague parce que, au final, tout cela est très subjectif et Les Siestes Electroniques n'ont jamais eu la prétention de représenter un panorama des musiques actuelles, ni même électroniques. Nos choix sont donc arbitraires, pas vraiment rationnels, bref subjectifs. Ainsi il n'y a pas vraiment de ligne directrice non plus. Les deux dernières années ont été un peu plus teintées pop/rock, cette année nous revenons à une formule plus electro. On a fait plus d'instrumental aussi par le passé et rien ne dit que l'année prochaine on n'ait pas des musiques du monde : pourquoi pas ?
HMiT : Je sais que Les Siestes, ce n'est pas seulement un festival. Peux-tu nous en dire plus sur vos autres activités ? Je pense notamment au réseau de festivals auquel vous appartenez : peux-tu nous expliquer ses objectifs ?
Ah ! là aussi, ça peut être long comme réponse. Je vais essayer d'être rapide. Les Siestes Electroniques tâchent en effet de sortir du cadre strictement festivalier et organisent ainsi des concerts à l'année à Toulouse. On essaie alors de retrouver ce qui fait toute la richesse des Siestes et nos évènements à l'année sont ainsi parfois expérimentaux, club, très calmes, plutôt pop, ou plutôt hip-hop. Bref, ça change tout le temps et nous ne saurions trop vous conseiller de regarder régulièrement nos sites ou de vous abonner à notre newsletter, notre fil RSS ou autre groupe Facebook.
Pour ce qui est des réseaux, nous appartenons à 3 networks différents :
- ICAS, qui réunit plus de 20 festivals en Europe et dans le monde (Mutek, Club Transmediale, FutureSonic…).
- Le réseau Musiques Nouvelles en plein-air que nous venons de créer avec Aires Libres (Marseille) et Sous la Plage (Paris), avec qui nous partageons non seulement un concept commun mais aussi des valeurs et des artistes.
- Et enfin nous participons à la programmation collégiale du festival Musiques Volantes dont la 14ème édition se tiendra du 5 au 10 novembre, à Metz.
HMiT : Vous avez récemment mis en ligne un site sur netvibes. Parle-nous de votre présence sur le net. Que vous apportent spécifiquement votre plateforme internet, votre FB, votre myspace, votre Twitter, etc. ?
On a récemment communiqué sur notre univers Netvibes effectivement, mais la page existe depuis un petit moment déjà. Nous l'avons créée dès qu'il a été possible de mettre en ligne un univers pour les particuliers, en fait. J'attendais cette option avec impatience, car c'est un outil épatant pour partager du savoir ! Bref, cette précision apportée, nous sommes effectivement très présents sur le net et déclinons quasi systématiquement notre activité sur toutes les plateformes qui naissent : Myspace, Facebook, Twitter (même si j'ai mis du temps à m'y mettre) mais aussi Last.fm, Fairtilizer, Virb, ou encore Dailymotion. On a même eu un avatar Google 3D avant que le service ne ferme. Je crois qu'en fait il n'y a que sur Second Life que nous ne soyons pas représentés !
Pour moi, chaque plateforme est l'occasion, d'une part, de faire parler de nous, bien évidemment, mais aussi de dialoguer avec des spectateurs actifs, ces fameux 10% qui postent des comments, alimentent les forums de discussion, etc. Un certain nombre de bénévoles et de futurs adhérents sont en fait des connaissances virtuelles qui sont devenues réelles. Une partie de ces 10% avec lesquels nous échangeons franchit donc régulièrement le pas du virtuel au réel et c'est dans ce cas que le net devient véritablement génial.
HMiT : Pour prolonger cette réflexion sur le rôle d'internet dans la musique actuelle et sa promotion, je voudrais te demander ce que tu penses de la culture blogging.
Je suis fan ! J'y ai même été totalement accro il y a 2 ans (je regardais les charts Hypem deux fois par jour) et puis j'en suis un peu revenu car il n'était tout simplement pas possible de suivre le rythme infernal qu'impose le suivi d'une quarantaine, voire une cinquantaine, de blogs qui postent quasiment tous les jours... Aujourd'hui, j'aimerais un rythme moins soutenu mais des posts plus longs, plus fouillés. Cela dit, c'est peut-être tout simplement parce que je vieillis !
HMiT : Mais revenons-en à des enjeux locaux, si tu veux bien. Quelle est ta vision de la scène club toulousaine et quels sont selon toi les artistes émergents dont on risque d'entendre parler dans les prochains mois ?
La question piège ! Je crois que Bandit est plutôt bien parti et on croit fort en Suicide Club, bien entendu. Mondkopf, qui n'est plus Toulousain, commence à bien percer également ; Dahut est prometteur ; j'attends aussi les nouvelles prods d'Egon avec impatience... Mais, franchement, je ne suis pas Madame Irma et encore une fois ma vision de la chose n'est pas exhaustive mais parcellaire, donc ça me gène un peu de me prononcer... Surtout, notre intérêt pour la scène locale va au-delà du dancefloor : on aime ainsi Moabi, Cats on Trees, Priorpi et pleins d'autres. Après, si je devais qualifier la scène toulousaine de manière générale, je crois que je serais bien en peine... Il faut être honnête : Toulouse n'a pas (encore) donné naissance à une mouvance ou à des sonorités particulières, singulières.
HMiT : Avant de finir, j'aimerais te poser une question polémique. La situation des associations culturelles est de plus en plus délicate au niveau national. Qu'en est-il à Toulouse ? Et, de votre côté, est-ce qu'on peut dire que vous êtes également touchés ? J'imagine que la mairie est votre partenaire principal. Cela change-t-il la donne de travailler avec une mairie de gauche ?
Je n'aime pas trop m'étendre sur ces problèmes bassement financiers. Mais, tu as raison, l'argent est le nerf de la guerre et, dans notre cas, notre action est tout simplement inenvisageable sans subvention (d'une part, du fait de la gratuité, mais aussi parce que nous prenons de gros risques en invitant des artistes étrangers qui, parfois, n'ont jamais joué à Toulouse). Du coup, effectivement, la situation est un peu compliquée en ce moment. L'État se désengage, les autres collectivités ont du mal à prendre le relais et notre projet n'est pas toujours non plus très bien compris de tous. Tous nos élus ne comprennent en effet pas forcément très bien ce que nous faisons exactement.
Cela dit, nous sommes tout de même soutenus (sinon nous ne serions plus là...), et notamment par la Mairie effectivement, et le fait de travailler avec une nouvelle équipe municipale, de ce point de vue, a été bénéfique. Après, pour ce qui est de savoir si cela tient au fait qu'elle est de gauche, vu les affres de la gauche en ce moment, je ne saurais te dire...
HMiT : Enfin, si tu devais convaincre en une phrase nos lecteurs de répondre présents à l'événement, que leur dirais-tu ?
Les Siestes Electroniques représentent une occasion rare de découvrir de nouveaux artistes : vivez donc curieux !
Toutes les infos ici : http://www.les-siestes-electroniques.com.
Cliquez ici pour l'event Facebook.
HMiT Specials !
Pour l'occasion, Benoît de DGA Fäu nous offre Sous Acides Club des Toulousains de Suicide Club, un titre phare du label, overbloggé depuis le début de l'année ! Mais rassurez-vous : pas de redites sur notre blog ; vous avez ici droit à un remix spécial HMiT de ce track, de la main de Fukkk Offf, qui d'ailleurs se produira lors de la première soirée des Siestes, le jeudi 25 juin aux Ateliers du Théâtre Garonne. Et, avant de vous laisser, je préciserai pour la rime et uniquement pour elle que c'est un artiste de Hambourg qui envoie du lourd... Mais écoutez plutôt :
Suicide Club - Sous Acides Club (Fukkk Offf Remix) (DGA Fäu / Topplers) [click to download]
Seconde faveur que nous vous réservons : nous offrons 5 places à demi-tarif pour cette fameuse Soirée 01 (celle du jeudi) des Siestes, avec Alva Noto, Projection Annexia - David Coste, Suicide Club et Fukkk Offf, donc. Pour bénéficier de cette réduction, envoyez-nous un mail ici : dalecooperathighmaintenance@gmail.com ou là, si vous préférez avoir à faire à la fatale Rouge Baiser : highmaintenancetlse@gmail.com. Autre méthode possible, préférable même : laissez-nous un comment. Les 5 premiers seront recompensés ! En-tête du message : Siestes - Soirée 01. Faites vos jeux !
3 comments:
On se capte là-bas alors. ;)
Le Festival dont on tombe amoureux dès la 1ère fois: plein air, bière, sourires, découvertes musicales, soleil, bières, et cassage de dancefloor
On est bien d'accord avec toi, Withfifi. Mais, dis-moi : seras-tu là au festival ? J'ai cru comprendre sur ton blog que tu vis en Australie. Est-ce que tu as des amis dans l'équipe des Siestes ?
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