High Maintenance in Toulouse

19 March 2009

Retour vers le dancefloor



High Maintenance in Toulouse accueille un nouveau rédacteur, le vénérable Nikki Sonic, à la culture musicale tout aussi vénérable - quoique bien ghetto ! Bienvenu à lui. Pour des raisons techniques, c'est moi qui publie son premier post, mais il volera de ses propres ailes à l'avenir. Checker ses articles, au style unique, à la fois savant et tranchant... Voici donc son bébé : au programme, le déjanté Hervé !

Un double CD en forme d’épiphanie ou de testament pour la fidget house diront les observateurs distants ou peu informés à l’écoute du mix d’Hervé, principalement élaboré à partir de productions et de remixes du quidam. Depuis quelques années, Joshua Harvey revitalise le dancefloor à coup de basslines ravageuses, de breakbeats survitaminés et de vocaux sous helium en compagnie de Sinden et Switch, le tout divisant fortement la communauté des clubbeurs continentaux, quelque peu désorientés à l’écoute de cette déferlante, habitués qu’ils sont à danser sur un énième set de minimale. Détracteurs et fans surtout se trompent sur la vision musicale que défend Hervé, les uns en réduisant la techno à Sven Väth, les autres la fidget à un parc d’attraction, celle-ci étant simplement la continuation de la culture rave hardcore britannique inoculée au format house traditionnel totalement fossilisé depuis des années.

En effet, la compilation passe en revue, souvent sous forme de pastiches postmodernes que l’on peut au choix trouver insignifiants ou jouissifs (voire les deux), toutes les heures glorieuses de la jilted generation : le classique R&S Dominator est haché menu pour le rendre comestible aux fluokids ; Alarm Bells arrachera des larmes à tout trentenaire qui a flingué sa jeunesse dans des entrepôts de banlieue batave (remember Speedy J ?) ; Rikkalicious semble tout droit sorti du studio des papys teutons trance Jam & Spoon ; les pianos italiens de Kidda sont piqués à un white label happy hardcore de 1992 ; Bloc Party est transfiguré par la magie du remix (voir le track posté ci-dessous) en inédit de Prodigy circa 1994 and so on… Le tout laissant l’auditeur en pleine confusion mentale à force de recevoir des flashs mémoriels aussi intenses que l’aveuglement provoqué par les derniers strobos croisés.

Si déjà toutes ces sensations fortes de fête foraine t’ont achevé, surtout, ami auditeur fan d’autoroutes sonores tranquilles et balisées, ne jette pas une oreille sur le second mix. Tu pourrais finir par vomir sur une aire de repos (on te conseille celle de Fronton, le meilleur spot de l’A62) ! Pour ceux qui connaissent le score, Hervé nous balance en saison 2 sa sélection dubstep, uk garage et drum’n’bass et démontre ainsi son attachement au véritable cœur créatif de la musique électronique, matrice de l’authentique ghetto bass. Si sa sélection peut sembler convenue (Skream, Benga, Chase & Status), elle n’en demeurera pas moins une introduction solide pour les néophytes brainwashés aux Crookers. Le lecteur désorienté… Ben alors, il est bien, ce mix, ou il est moisi ? Il est énorme, mon bichon ! T’as 20 ans de dance music qui tiennent sur moins de 2 heures. Du coup, ensuite, tu pourras aller poker tes amis sur Facebook.

Nikki Sonic

Bloc Party - Mercury (Hervé is in Disarray Remix) BoxNet / zShare

P.S.: Va - Ghetto Bass mixed by Hervé (Music Response / 2009) en vente ici.

1 comment:

Anonymous said...

Les gars arrêtez de mettre des minettes en photo, je sais bien que c'est le printemps mais quand même...
Sinon très bien cet article de Nikki, ça promets !! BIG UP A TOUS !!!