High Maintenance in Toulouse

31 October 2009

L'hymne à la Joy

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Le premier ep du juvénile Joy Orbison nous avait laissé quelque peu dubitatif malgré tous les dithyrambes residentadvisoresques dont a bénéficié la chose. Certes la production est au top niveau mais on ne pouvait s'empêcher d'y voir tous les travers d'un LTJ Bukem des mauvais jours quand jazz funk délavé rime avec insipidité sur lit de breakbeats policés. C'est avec la sortie de son deuxième maxi, sur son propre label Doldrums, qu'on saisit mieux la démarche du son Orbison. Incidemment, celui-ci parvient en effet à concilier deux des courants majeurs de la dance music, qui, antagonistes, se sont trop souvent regardés en chiens de faïence.

A priori, de par son parcours et son histoire familiale (il est apparemment le neveu du dj drum'n'bass vétéran Ray Keith), le Londonien s'inscrit pleinement dans le continuum hardcore britannique, soit un ensemble de courants musicaux embrassant breakbeat hardcore, jungle, uk garage, grime et dubstep, coagulés par la proximité de leurs acteurs, la similitude de leurs influences musicales et l'utilisation de la même infrastructure économique (radios pirates, promoteurs, labels). D'où un (Orbi)son qui s'inspire souterrainement de l'époque 2-step aussi bien rythmiquement que par l'utilisation de micro-samples de divas déréalisées.

Mais, dans le même temps, Joy tente un rapprochement avec l'axe Detroit-Berlin, qui passerait également par les formes les plus deep de la house 4/4, caractérisé par une approche plus introspective, moins rugueuse mais éminemment austère (des breakbeats ? C'est quoi ?), et affichant une maturité autoproclamée (hors de question de sonner cheesy, ici on est soulful). L'intention transparaît à travers le traitement clinique des beats et l'omniprésence de nappes synthétiques alternativement conquérantes et mélancoliques.

Au final, les hymnes de Joy participent de l'émergence d'un future garage, aux côtés de Spatial ou Clueless, en traçant une voie médiane, et sont donc susceptibles d'intégrer les playlists de tous horizons musicaux.


29 October 2009

Nostalgia


The Eternals © Moltisanti

Les Siestes viennent de publier sur leur site certains des lives de l'excellente édition 2009. Parmi ceux-là, on trouve celui qu'ont réalisé les deux frères de The Eternals aux Ateliers du Théâtre Garonne. Moment magique du festival, s'il en était... Etant ce jour-là plutôt moody, j'ai bien cru que j'allais pleurer au milieu de la foule : de tristesse ? de joie ? Je ne saurais dire. Je crois en tout cas que c'est ce qu'on appelle la nostalgie. J'ai eu comme l'impression une heure durant d'être replongé dans mon adolescence et ma post-adolescence, si le concept existe. Rêveur, j'écoutais alors dans mon lit Dj Sonic, Laurent Garnier et Carl Cox sur Fun Radio, ou bien les Daft dans l'émission Sky Rave sur Skyrock, ou encore Gilb'R et Sven Love sur NRJ, dans Extravadance, devenue quelques années après Better Days, programme animé par Bibi et Samy Dee. En provincial que j'étais, j'avais ainsi accès à la musique que jamais je n'aurais pu avoir en ma possession. Merci à tous ces djs de m'avoir donné foi en une musique moderne, dansante et inventive.

Le set de The Eternals qui suit ravivera tous ces souvenirs à ceux de ma génération et permettra aux kids de découvrir des morceaux qu'ils n'ont encore sans doute jamais entendus et qu'ils n'entendront d'ailleurs sûrement plus jamais ensuite...




Siestes Électroniques 2009 - The Eternals Dj Set Playlist :

Papermusic Issue One - Downtime
Daddy’s Favorite - I Feel Good Things For You (Alan Braxe Mix One)

Index 968 - Secret Fantasy (TP’s Plastic Soul Remix)

The Cave Bear Cult - Catch The Worm

Kano - It’s A War (SS UK edit)

Trouble Men - Money Makes You Crazy

Dj Sneak - You Can’t Hide From Your Bud

Calvin Harris - Girls (Micky Slim’s Remix)

Green Velvet - Red Light Green Light

Peter Grummich - Squeeze

Lifelike & Kriss Menace - Discopolis

Kerri Chandler - Bar A Thym

Bizarre Inc - Raise Me

Karen Joy - Talk To Me

Masters At Work feat. India - I Can’t Get No Sleep (MK mix)

Kid Smart And Blue Belly Bandit - The New Standard

Todd Terry - Jumpin (Rhythm Masters Rmx)

The Eternals -Wrath Of Zeus

Dj Mehdi - Lucky Boy (Surkin Remix)

Sébastien Leger - Venus

Thomas Bangalter - Ventura

John Tejada - Timebomb (VIP Remix)

Michael Jackson - Thriller



Ah ! J'allais oublier mon petit conseil soirée : ne manquez pas la soirée de lancement du très bon gratuit Taky Magazine, un mensuel so sexy consacré à l'actualité toulousaine. La couverture du mois de novembre est à tomber (voir ci-dessus)... C'est urbain, cool et intéressant. La soirée a lieu demain aux Ateliers du Théâtre Garonne, justement, à partir de 22h. Entrée gratuite sur badge (les badges sont à retirer chez Corezone, BatBAT, Carhartt et Modi'In). Taky y invite notamment le célèbre rappeur Grems, qu'on aime beaucoup au sein de Rouge à lèvres : c'est à ne pas manquer !


28 October 2009

Still ghetto



Oui, je sais : la photo n'est pas mortelle, mais je viens de passer plus d'une demi heure à chercher des pics de la folle Mad Decent Block Party de Philly, qui s'est déroulée en août dernier et à laquelle Rouge Baiser a eu la chance de pouvoir assister, sans être capable de mettre la main sur quelque chose de mieux. Bizarrement, elles ont pour la plupart disparu du web, y compris sur le site du label lui-même, ou bien, quand elles existent, bien souvent on ne peut les télécharger. J'ai donc dû me contenter de celle-là, qui, en tout état de cause, rend bien compte de l'ambiance de ces fêtes, que je qualifierais de "bon enfant", faute d'expression plus sexy !

Vous l'aurez donc compris : je suis d'humeur "ghetto" ! Eh oui, ça faisait longtemps
en effet que je projetais de redonner ici toute sa place à la ghetto music, qui est quelque peu en déperdition sur ce blog, depuis que notre spécialiste, Rouge Baiser, n'a pas pris la plume. Récemment, deux posts successifs ont permis de rétablir partiellement l'équilibre, en mettant à l'honneur la kwaito house de Cassablanca dans le premier, et en revenant sur l'évolution mondiale du mouvement dans le second, dû à Nikki Sonic. Cela dit, j'ai eu envie d'y revenir, en vous proposant cette fois une sélection de trois titres qui ne me lâchent pas depuis quelque temps. Pas de pures nouveautés donc, mais trois bons morceaux, tout simplement !

Tout d'abord, un nouveau titre extrait du dernier maxi de Goon & Koyote, moins house frenchy que leur Wellness is Wild, mais tout aussi efficace, en mode Miami bass !

Goon & Koyote - Pussy Out [right click to download]

[Achat possible ici]

Ensuite, un bon Dj Sega d'il y a quelques mois, de la Bmore de stade, par un mec de Philadelphie, soit, pour être précis et tenir compte de la pointilleuse remarque d'un de nos lecteurs, de la bien grasse Philly Club Music...

Dj Sega - Hell Fuck Yeah [right click to download]


Enfin, un track plus récent, au titre très "fleur bleue", Loving U Is Easy, mais ravageur dans la composition : un sample vocal et un synthé très dance, un pied Baltimore et une wobble bass tonitruante après le break. Vous allez en sortir liquidés !

Rampage - Loving U Is Easy [right click to download]

[Rampage : myspace / achat]

26 October 2009

Le Toulousain de la semaine #3

Who's Gaby Bolivar?


Gaby Bolivar. Avec un nom pareil, on pourrait croire à un mafioso colombien. Ou bien, on pourrait penser au lointain descendant du "Libertador" vénézuélien du XVIIIème siècle, Simon Bolivar. Mais non, rien ne sert d'aller chercher si loin : Gaby Bolivar est tout simplement un producteur de musique électronique, toulousain d'origine et vivant aujourd'hui à Paris. On l'a découvert au sein du duo American Tourister, qu'il formait avec Bertrand, un des grands manitous - à l'époque - des Siestes Electroniques. D'ailleurs, leur heure de gloire coïncide avec leur prestation aux Siestes en 2008. Depuis, American Tourister hibernant à cause de l'exil canadien de Bertrand, Gaby est retourné à un projet solo, engagé il y a quelques années sous le pseudonyme de Moog Lee, sous lequel il avait déjà connu un certain succès, ayant notamment été repéré par divers blogs, tel Electrocasts. Manque de chance, vu la renommée grandissante de son homonyme anglais, Gaby a préféré renaître sous son vrai nom : Gaby Bolivar est donc désormais... Gaby Bolivar ! Et tant pis pour la référence au mythique concepteur de synthétiseurs, Moog :(

Du côté des influences, je ne crois pas trop me tromper en avançant que toute la discographie Warp / Rephlex / Ninja Tunes est passée entre ses oreilles. Ses premiers essais de producteur s'apparentaient en effet à une certaine electronica expérimentale en forme d'hommage aux illustres prédécesseurs qui peuplaient les différents labels que je citais à l'instant. Mais Gaby étant quelqu'un de très curieux, et qui ne tient pas en place, sa culture musicale ne s'est évidemment pas bornée pas à ces frontières-là. En vrai geek, et en amoureux authentique des machines, il ne cesse au contraire d'expérimenter. On n'a donc pas vraiment été surpris de le voir squatter aux Siestes l'an dernier le stand de circuit bending pendant des heures !

Jusque-là, il a surtout eu l'occasion de jouer à Toulouse - aux Siestes, comme on l'a déjà écrit, mais aussi à L'Ambassade - et à Paris (à La Java et au Nouveau Casino en particulier), mais il a également pu se produire à l'étranger, notamment il y a peu à Montréal pour le festival Piknik Electronic, ou encore à Riga et au Caire.

Du côté des productions, il a déjà sorti sur Dga Fäu un maxi avec American Tourister (dgafau002), mais, on s'en doute, un nouvel Ep est en préparation sous son nouveau nom, qui devrait prochainement voir le jour sur le même label, même si, pour l'instant, aucune date n'est annoncée. En attendant, il se plie avec succès au jeu du remix, tout en livrant ici ou là quelques sets bien sentis !

Je vous laisse justement avec trois remixes exclusifs dans des registres assez proches, quoique, évidemment, le premier, celui de Hey You de Pony Pony Run Run, soit plus "poppeux" que les deux autres. Personnellement, je trouve que le deuxième, son remix du fameux The Parachute Ending par Birdy Nam Nam, tient bien la route au milieu de la centaine de covers qu'on a pu entendre depuis la sortie de ce titre, mais vous me direz ce que vous en pensez. Enfin, son remix de Fukkk Offf est une pièce réussie d'electro bien dirty.

Pony Pony Run Run - Hey You (Gaby Bolivar Remix) [deleted upon request]
Birdy Nam Nam - The Parachute Ending (Gaby Bolivar Remix) [deleted upon request]
A écouter sur sa page myspace.

Fukkk Offf - Love My Shake (Gaby Bolivar Remix) [right click to download]


23 October 2009

Une naissance



Etienne, dont nous vous avons parlé il y a peu, a intégré l'équipe d'un nouveau label digital qui fêtera officiellement sa naissance samedi soir, MAMAN RECORDS. C'est le bébé d'un homme à la culture musicale encyclopédique, qui parcourt le web à longueur de journée à la recherche de la perle à côté de laquelle tout le monde est passé sans y prêter attention. Cet homme, c'est Hervé "Futon" Siard, à l'origine de l'excellente compilation SISTERS, sortie sur Phunk.

Ce label parisien se donne pour mission de flairer de nouveaux talents dans la sphère pop, sans se fixer pour autant de limites pré-établies : le label balaiera en effet un large champ, du Punk Gothique à l'Italo Disco et du Crunk Dub aux versions cover à la Bronski Beat !

Pour célébrer sa naissance, Maman invitera demain soir à Pigalle des amis plus ou moins fréquentables à pousser des disques au Sans Souci et Chez Moune. Venez tôt : ça commence dès 21h30 !

Au programme :

SHERAFF en live dans la rue ! (Maman Records)

Chez Moune :
ROVE DOGS (Optimistic Square Disco)
I WAS THERE (Le Mouv')
HERVE FUTON & GUIDO (Maman Records)
LOAC & ETIENNE (Maman Records)
FABRICE DESPREZ (Phunk PR)
LES S****** CA BRILLE vs STRIKER (BH Magazine)
+ surprises

Au Sans Souci :
Pierre Siankowski (Les Inrocks)
Miriem Chibikh (Magic)
Violaine Schütz (Tsugi)
Thomas Lélu
+ guests

Event Facebook ici
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Deux jours après cette nuit de pure folie, la première référence du label, le Sheraff Ep donc, sera disponible sur toutes les bonnes plateformes de téléchargement, mais vous pourrez également vous procurer un package 12" limité, accompagné d'un t-shirt dessiné par Thomas Lélu. Ce EP comprendra 4 remixes des titres Born In Summer et Modjo's Back (présent sur le mix qui suit), réalisés avec amour par Bo Flex (Ayad de Passion Pit), Secret Music (Chase de Yes Giantess), Logo et We Are Enfant Terrible. Et, comme chez Maman, on fait les choses bien, sachez qu'un clip du remix de Bo Flex est en route ! Plus d'infos très bientôt...

En attendant, Futon nous propose ce somptueux mix, qui inclut en avant-première un titre du maxi. Merci à lui et bonne écoute à vous !


Playlist :
01. Bicycle / Memory Tapes

02. 5 Years Time (FC Kahuna Remix) / Noah And The Whale
03. Love How You Feel (Baresi Edit) / Sharon Redd
04. Bird Flu (Gucci Mane) / SALEM
05. A Deal With God 320 / Late Nite Tuff Guy
06. Greased Lightning (Rory Phillips Remix) / Jackpot
07. Thunderbird (Original Mix) / Golden Filter
08. L.O.A.D. / R.I.V.E.R.
09. Sha! Shtil! (L-Vis 1990 remix) / Gucci Vump
10. New Moon Rising (Riton Club Rub) / Wolfmother
11. Modjo's Back (Logo Remix) / Sheraff
12. Do You Mind? / The XX
13. Feel It All Around / Washed Out
14. Kiss You All Over (Brennan Green 6:59 Edit) / Exile

21 October 2009

Avis aux chasseurs



On a déjà eu l'occasion de vous parler de La Mate sur le blog. Depuis le premier mix que nous vous avons fait découvrir, il continue à distiller à intervalle régulier des sets bien ficelés, qui séduisent un public de plus en plus large. Le blog Des Chibres et Des Lettres lui a d'ailleurs également consacré un article et, aux dernières nouvelles, il devrait se produire pour la première fois à Toulouse dans un nouveau lieu "électroniquement cool".

Il était donc temps de lui proposer de nous livrer un deuxième mix. Cette fois, il a décidé de revenir accompagné d'un ami, étudiant à Paul Sabatier lui aussi, François alias Cis (à ne pas confondre avec Sis !) et, ensemble, ils offrent un mix plus dur que ne le fait La Mate quand il joue seul, comme il le reconnaît lui-même. Voici quelques-uns des producteurs que vous croiserez tout au long de ce set : Mondkopf (pour la séduisante ouverture), Maxime Dangles, James Mahlstedt & Andre Winter, Zombie Nation, Boy 8-Bit ou encore Spencer & Hill (liste non exhaustive : la totalité est à découvrir en cliquant sur le lien situé sous le player).


Costaud, non ? Ces deux-là derrière leurs machines sont tel le sanglier en forêt qui, embusqué dans un fourré, s'apprête à bondir sur le chasseur. Alors, mieux vaut avoir son fusil
...

Le sanglier dans le maquis by La Mate & Cis

19 October 2009

Là-bas si j'y suis



Etrange phénomène que celui de la globalisation culturelle déclinée à l'electro. Favorisée par l'essor fulgurant du web qui instaure une interdépendance informationnelle en temps réel à l'échelle planétaire, une, jusqu'ici fantasmatique, sono mondiale prend corps sous le vocable de ghetto bass (faute de mieux). Souvent issu des espaces les plus pauvres de la planète (bidonvilles du Brésil, d'Angola ou d'Afrique du Sud), le genre recouvre un ensemble de musiques censées, via une convergence stylistique, refléter la pauvreté universelle des conditions et des moyens par la correspondance des sons et pratiques de production employés : breakbeats implacables et basses tranchantes faisant écho à la dureté des réalités sociales, arrangements réduits au minimum (c'est une préoccupation de riche), mélodies et samples chapardés, souvent aux nantis (la propriété, c'est le vol, surtout quand on n'a rien). En ce sens la ghetto bass est avant tout fonctionnaliste, puisqu'elle est plus à envisager comme un élément d'une pratique sociale plus large, à savoir souder la communauté des dominés autour de la danse, qu'auteuriste, c'est-à-dire la musique comme art à apprécier chez soi ; la simplicité des moyens étant contrebalancée par l'inventivité des formes (on n'a pas de pétrole mais on a des idées ou plutôt, on a du pétrole mais il est exploité par d'autres). Dès lors la ghetto bass se place symboliquement en héritière directe de la tradition techno : là où les Afro-Américains de Detroit et les prolétaires européens des bastions industriels en crise sublimaient la misère par l'évasion musicale, le ghetto mondial conjure le mauvais sort à coups de beats catharsiques. D'une manière plus large, on pourrait relever que l'ensemble des musiques folkloriques à l'ère moderne procèdent d'une logique similaire, du blues des champs de coton au hip hop en passant par le reggae.

Mais comme dans toute histoire d'inégalités et de classes sociales, produire le son du ghetto exige d'en sortir à la fois économiquement (il faut du matos pour enregistrer, ce qui explique que beaucoup de producteurs sont en fait issus des classes moyennes) et géographiquement (les pauvres n'ont pas d'argent pour acheter la musique ; donc, il faut la vendre ailleurs). D'où l'idée que la ghetto bass ne peut émerger d'un territoire et s'exporter qu'à la condition que celui-ci se développe et qu'il soit plus ouvert vers l'extérieur. Ainsi le genre ne concerne dans un premier temps que les quartiers déshérités des pays industrialisés (à l'origine du hip hop, du crunk, de la bmore, de la juke ou du grime) et les bidonvilles des puissances émergentes du Sud (kwaito, baile funk et kuduro en sont issus).

Enfin, on se souvient d'une discussion avec un habitant de Cappadoce qui était fier de nous présenter des immeubles flambants neufs venant se substituer aux habitations troglodytes traditionnelles de son village. A l'inverse, on lui expliquait que, en bon touriste avide d'exotisme, on fuyait ces logements, certes confortables mais totalement uniformisés, pour se réfugier dans ce qui nous semblait être des demeures authentiques car renvoyant à la culture du pays. L'anecdote synthétise à nos yeux toute la dynamique paradoxale de l'évolution de la ghetto bass (et au-delà du développement économique et de la mondialisation) : si celle-ci témoigne pour les pays du Sud d'une volonté d'intégrer les techniques de production les plus modernes de l'electro occidentale (le Sud-Africain Dj Mujava vénère les Masters At Work par exemple), elle intéresse avant tout les Européens pour son identité locale qui rompt avec l'aspect désincarné et fossilisé des réalisations du vieux continent. En ce sens, si la ghetto bass (qu'elle soit produite dans le Nord ou le Sud) se mondialise par l'attention que lui porte le public occidental, c'est parce qu'elle véhicule à l'origine un message implicite qui célèbre une sociabilité empreinte de solidarité prolétaire et qui cimente une identité collective, choses de plus en plus rares à mesure que l'individualisme triomphe dans les pays développés. Toutefois, on se trouve face à la contradiction suivante : l'essor du genre ne peut se réaliser que par sa déterritorialisation, par sa rupture avec son contexte social originel et son adaptation à un nouvel environnement, c'est-à-dire par l'altération de son identité première aboutissant à sa globalisation. Ceci est d'autant plus vrai que son succès passe par la médiation d'acteurs venus du Nord (labels, promoteurs, djs...) qui, à coups d'emprunts, de remix et de fusions, achèvent de brouiller sa genèse.

En conséquence, malgré sa dénomination, la ghetto bass représente un mouvement syncrétique et hybride, produit d'un échange bilatéral et permanent entre bidonvilles du Sud et producteurs du Nord. Dès lors, deux interprétations sont possibles, comme le relevait Diplo dans un entretien donné au magazine Tsugi. Répondant aux accusations de pillage culturel, le boss de Mad Decent rétorquait en soulignant qu'il ne se contentait pas de populariser les sons des favelas brésiliennes ou d'ailleurs, mais qu'il réinvestissait ses profits dans des projets socio-musicaux à travers le monde. Une vision de prédation néocoloniale s'oppose donc à une démarche de développement mutuel, très commerce équitable, qui force le respect et fait de Mad Decent un label pas comme les autres (néanmoins lire, en commentaires, l'opinion éclairée de Tchiky Al Dente , fin spécialiste, entre autres , du baile funk , et fondateur du label Clekclekboom ).

Cette circulation des idées et des sons reflète en partie la redistribution des cartes économiques et géopolitiques à l'échelle internationale ainsi que le poids des héritages historiques qui ont pu tisser des rapports Nord-Sud inégaux. Par exemple, le Portugais Octa Push, à la suite des Buraka Som Sistema, établit un pont entre Occident et Afrique pour des morceaux qui européanisent le kuduro angolais (l'Angola a été administré par le Portugal jusque dans les années 1970).

De la même manière, la page myspace d'Uncle Bakongo nous accueille par l'accroche suivante : imported from the deepest jungle in Africa. Royaume-Uni. D'un côté donc, une inspiration qui provient du Sud, de l'autre une infrastructure économique et un public qui se localisent au Nord, le tout se conjuguant pour accoucher d'une funky house empreinte d'un minimalisme moite.

Enfin, Dale nous a présenté, dans son dernier post, l'incroyable morceau du Sud-Africain Cassablanca, qui sonne comme la tropicalisation d'un vieux Larry Heard.

Ainsi donc, si la popularisation de la ghetto bass ne reflète pas forcément une mondialisation heureuse, elle permet néanmoins un rapprochement culturel Nord-Sud salutaire en favorisant l'expression des laissés-pour-compte, même si celle-ci est filtrée par le Nord. Peut-être parce que la musique est avant tout la meilleure des invitations à voyager, c'est-à-dire à sortir de sa propre condition afin d'embrasser celle de son prochain.

18 October 2009

Deep, deep South




Vous vous souvenez de Township Funk ? Eh bien, le morceau qui suit est aussi bien, ou presque. Bon, désolé, je ne peux pas me valoir de l'avoir découvert tout seul : c'est Redhotcar qui en parle sur Fluokids, qui le tient lui-même de E.M., rédacteur sur GQ, et ce n'est même pas récent : la vidéo You Tube est datée du 5 février 2007. Une fois toutes ces concessions faites, il faut bien reconnaître que ça vaut tout de même le coup, car le morceau défonce tout ! Or, sur les deux blogs mentionnés ci-dessus, vous ne trouverez pas de lien de téléchargement.

Ce qui est dingue, c'est qu'il est impossible de mettre la main sur un quelconque myspace du mec en question ou sur tout autre moyen de le contacter via le net. Comment se fait-il qu'un tel truc ne parvienne à nos oreilles qu'avec plus de deux ans de retard ? Vous remarquerez à ce propos que c'est le même mec qui a publié sur You Tube les deux vidéos, celle de Mujava et celle de notre producteur du jour, Cassablanca (avec deux -s) : il a pour pseudo Carrotts07 et j'ai comme l'impression qu'il a de la bonne came en stock : check this out! On a beaucoup à attendre du son en provenance d'Afrique du Sud. Ce track est tellement deep que ça m'en ferait pleurer...

Cassablanca - Mzo Bullet [right click to download]

15 October 2009

Du ghetto au sein de Maman...



Etienne (Maman Records / M&B) est un ami dont nous avons envie de parler depuis des mois, mais les aléas de la vie ont longtemps retardé ce moment, qui arrive enfin ! Je ne le présenterai que très brièvement, puisque l'interview qui suit en dit long sur lui, sur son parcours, ses (larges) influences, ses projets. Je reviendrai simplement sur son passé toulousain, qui n'est qu'évoqué dans l'interview. J'ai donc rencontré Etienne il y a quelques années à l'occasion de deux soirées - justement intitulées Electrochoc - que Rouge Baiser et moi-même (sous d'autres noms) avions organisées à l'Almodo'Bar. Il était venu avec ses potes, la casquette vissée sur la tête, intrigué par ce flyer qui mentionnait entre autres Dopplereffekt parmi les sources d'inspiration des djs programmés. Ses amis et lui-même, à l'alcoolémie très élevée (enfin, sans doute plus ses amis que lui-même) ont largement contribué à l'ambiance déjantée de ces deux petites soirées (gardons le sens des proportions) organisées dans ce bar qui n'en demandait pas tant, quoi qu'ait pu en dire le patron...

Nous avons appris par la suite que ces fous qui avaient envahi la salle étaient eux-mêmes djs ou mc's et qu'ils organisaient eux aussi des soirées sans autre ambition que de ghettoïser la scène toulousaine, le plus souvent trop sage. On se souvient notamment d'une soirée mémorable au Ragtime. Ce collectif formait le Down South Crew et Etienne était Heatkid, et ses camarades Julien et Philippe se surnommaient respectivement Lil'Ju et P.M.E. aka Nest. Le plus barré de tous, Beecat, le roi de la moustache postiche, est parti depuis pour Amsterdam et on ne s'en étonnera pas outre mesure... Heatkid, dans les soirées du Crew, mixait en vinyle la musique club la plus sexy que Dieu ait jamais créée, du Bmore à la juke.

Depuis, Heatkid a parcouru bien du chemin et sa devise n'est plus de réchauffer les kids, mais plutôt : "I eat kids" ! Enfin, ça, c'était avant de passer chez Maman Records et de redevenir tout simplement Etienne... Tout cela est bien compliqué, mais l'interview est là pour vous éclairer et le mix pour vous titiller les lobes.

HMiT : Etienne, peux-tu te présenter, s'il te plaît, à ceux de nos lecteurs qui ne te connaissent pas encore ?
Je viens du sud-ouest, Bergerac - Périgord, et après avoir passé plusieurs années à Bordeaux et Toulouse, j'ai atterri à Paris où je suis passé par le Triptyque, puis par Phunk Promotion. Je travaille actuellement chez We Become. Ma vie se résume à bonne chaire et musique... Mes parents étaient disquaires et j'ai grandi entre des piles de LP des Clashs, de Johnny Thunders, de Dr John ou des Meters et de 45t d'Otis Redding, d'Eddie & The Hot Rods ou de Lee Scratch Perry, ce qui m'a permis de m'ouvrir musicalement assez tôt. Après un parcours plutôt chahuté, mes pieds sont retombés sur la musique électronique et j'y ai découvert le mix.

HMiT : Ton parcours est intéressant, car tu as fait de ta passion pour la musique un métier. Cela peut inciter ceux qui nous lisent à franchir le pas à leur tour. Peux-tu nous raconter comment tu as embrassé la carrière musicale, si j'ose dire !
En ce qui concerne la partie professionnelle, j'étais empêtré dans des études de sociologie, et j'ai rencontré la bonne personne, celle qui m'a ouvert les yeux, mis un coup de pied au cul et qui m'a fait comprendre que je pouvais bosser dans ce qui me plaisait le plus, la musique. Gnaque + stages, ça ouvre des portes (enfin faut pas se gêner pour les défoncer aussi...). Côté "passion-musique", j'ai commencé par organiser des concerts de hardcore et de metal dans mon sud-ouest natal, puis lorsque je suis passé à la techno, ben... j'ai couché, et j'ai fait des soirées ! En revanche, le djing reste une activité marginale pour moi qui ai la tête dans le guidon au niveau boulot.

HMiT : Peux-tu nous dire quelles sont, parmi les dates que tu as eu l'occasion de faire jusque-là, celles dont tu gardes le meilleur souvenir ? Par ailleurs, quelles sont celles qui s'annoncent dans les prochaines semaines ?
Du côté des dates qui m'ont marqué, il y a bien sûr ma première date dans un vrai 'CLUB', à Paris, au Triptyque. Il y a également ma première date à Londres pour la soirée Walk The Night au Amersham Arms. D'autres ? Mixer à Topshop (!), faire le warm up avec le SISTERS Sound System pour la soirée We Love Fantasy (sur des enceintes Funktion One, mama mia...). Bref, c'est presque à chaque fois d'excellents souvenirs, du moment que c'est dans de bonnes conditions et entouré de gens sympa... Pour les dates à venir, il y a le 24 Octobre, la fête de naissance de Maman Records, le label de Hervé "Futon" Siard qui a fait la D.A. de la compilation SISTERS. C'est Chez Moune et au Sans Souci avec Rove Dogs, Chateau Marmont, Guido et d'autres loulous. Aussi une grosse nuit au Batofar, le 20 novembre, avec DJ Pete aka Substance - artiste Berlinois mythique qui fait partie de Basic Channel - et Le Loup, parisien signé sur le label New Yorkais Wolf+Lamb, qui fait un bien fou à la deep house. Sinon, vous risquez peut-être aussi de me croiser aux warm up Chez Régine de temps à autre, mais c'est à confirmer...

HMiT : Que penses-tu de Paris et en particulier de sa scène électronique ? Dirais-tu que c'est une ville plutôt ouverte dans laquelle on peut avoir sa chance, si on se montre très motivé, ou plutôt fermée, cadenassée par ceux qui sont déjà en place ?
Pas facile comme question ! On a un réseau de clubs qui est ce qu'il est, et qui fait ce qu'il peut. Ensuite, il y a un bon réseau d'endroits un peu moins évidents, mais dans lesquels on peut bien s'amuser ! Niveau scène, il n'y en a pas vraiment, je crois, car il n'y a pas véritablement d'esprit fédérateur. C'est plus par groupes d'affinité que ça fonctionne, à mon avis.

HMiT : Mais ne nous limitons pas aux musiques électroniques stricto sensu. Je crois savoir en effet que ton passage chez Phunk a pu te sensibiliser à une certaine scène pop déviante d'aujourd'hui. Quelle place a-t-elle à Paris ?
Tout à fait. Avant tout, comme je te le disais au début de l'interview, je ne suis pas uniquement sensible à la musique électronique. Je peux passer des journées à écouter des vieux albums des Stones, MC5, des Damned, mais aussi de Robert Johnson ou même de country, de Waylon Jennings à Hank Williams... Et je vais te révéler mon petit vice perso : je suis un ancien fan de Hardcore et de Black Metal ! Mon passage chez Phunk m'a ouvert les yeux sur un spectre électronique plus large. Outre le fait de découvrir pas mal de nouveaux groupes via la compilation SISTERS et la sphère "electro-pop" en général, je me suis aussi ouvert à des trucs beaucoup plus discoïdes, d'autant plus que c'est beaucoup plus pratique et sympa à mixer dans des petits endroits et dans des bars ! La Techno, elle, a vraiment besoin d'être jouée sur des gros soundsystems à mon goût.

HMiT : On sait que tu as été un des pionniers à Toulouse de la ghetto music, et en particulier de tout ce qui provenait des Etats-Unis. Peux-tu nous expliquer en quelques mots comment tu en es venu à ses musiques et nous raconter les soirées que tu organisais dans la ville rose avec ton collectif à l'époque ? Tu as aujourd'hui pris une direction musicale totalement différente. Pourquoi ? S'agit-il d'une forme de reniement ?
Je n'irai pas jusqu'à dire que j'étais un des pionniers de quoi que ce soit ! Evidemment, à l'époque, on avait des sons un peu bizarres et un peu en avance du fait d'une curiosité assez insatiable. C'était un peu bordélique, et d'ailleurs, il n'y avait rien de vraiment construit : on appelait même des trucs comme Modeselektor "Eurocrunk" à l'époque ! Quant à moi, j'étais plus sur la juke ou les trucs ghetto de Chicago/Detroit. Je m'en suis écarté mais je ne renie rien ; j'ai juste l'impression parfois que, malgré quelque perf. de sang neuf de temps en temps, le truc tourne un peu en rond...

HMiT : Parlons donc du présent. Est-ce que tu peux nous en dire un peu plus sur les labels ou artistes qui t'intéressent le plus en ce moment ? Et quel rejeton, dans la vaste famille des musiques électroniques, est le plus prometteur selon toi ?
Indéniablement, niveau Techno, Ostgut Ton (le label du Berghain avec Ben Klock, Marcel Dettmann, Marcel Fengler, Prosumer...) est en train de truster les charts ! Sinon Motor City Drum Ensemble est très, très en forme en ce moment (un album est prévu pour 2010 apparemment) : rien qu'à écouter ses remixes de DJ Sprinkles ou de DJ T sur le mix, c'est une évidence. Sinon, en vrac, j'aime bien Seth Throxler, Tadeo et toute la clique de Net28/CMYK/Apnea, Soundstream, Donato Dozzy, Lee Curtiss et les New Yorkais de Wolf+Lamb, Jus'Ed, Levon Vincent, ou des trucs plus Deep/Dub Techno, genre Marko Fürstenberg, Echospace, ou encore les vieilles perles Techno du début des années 90 que je trouve sur Youtube, ou, pour finir, un peu de Dubstep aux sonorités très Techno - Martyn, 2562, Shackleton, Appleblim, Beat Pharmacy, Ramadanman. En général, je suis plus les labels que les artistes : Vidab, Modern Love, Smallville, Figure, Wagon Repair, Buzzin' Fly, Mothership, Kill The DJ, 8bit/Cecille, Oslo, Leftroom, Mountain People, Spectral, Connaisseur, Freerange, Fondation... Je n'aime pas trop me restreindre à un genre en particulier et, de fait, je ne vois pas vraiment de genre prometteur. En revanche, je pense que les interminables ersatz Minimal au kilomètre de M_nus [NDR: et je suis bien d'accord avec toi !] sont de plus en plus voués à disparaître, au profit d'un son plus chaud, plus chaleureux... ou encore plus froid !

HMiT : Toi qui as des affinités avec Londres, quel regard jettes-tu sur la scène anglaise, protéiforme par essence, qui tente aujourd'hui plus que jamais les brassages les plus improbables, musiques folklorique et techno, bon et mauvais goût ? C'est également ce que tente de faire un label français tel que Sound Pellegrino, autour duquel le buzz est considérable. La démarche de Teki Latex et d'Orgasmic te semble-t-elle pertinente ?
J'aime vraiment ces brassages improbables. Pour moi, Londres bénéficie toujours d'une certaine vitalité, due au fait de l'urgence dans laquelle les gens et les jeunes en particulier y vivent au jour le jour. J'aime d'ailleurs voir de quelle manière des groupes comme The XX explosent, au même titre que des trucs trans-genres comme Radioclit, ou la manière dont s'est imposé le Dubstep depuis quelques années, ou encore l'omniprésence du Rock... C'est sain, les idées se mélangent, mais bon, c'est pas forcément toujours de bon goût ! J'aime bien la démarche de Sound Pellegrino, mais je ne suis pas vraiment sensible aux sons qui sortent sur le label. En revanche, j'aime bien le travail de leurs graphistes du Ill Studio : comme toujours dans la galaxie Institubes, il y a une vraie démarche esthétique qui force le respect. Un tour de force pour un label digital.

HMiT : Essayons à présent d'en revenir doucement au mix que tu proposes aujourd'hui aux lecteurs du blog. On sait que les techniques de mix sont aujourd'hui très variées. Dis-nous comment tu mixes et avec quel matériel. Et, à ce propos, qu'est-ce pour toi qu'un mix réussi ?
Le mix a été fait avec 2 platines CDJ 1000 et une mixette Pioneer DJM 900. En revanche, je suis un accro aux vinyles et je me ruine tous les mois chez les disquaires ou sur le net. Donc, lorsque je vais mixer dans un "vrai club" avec un vrai DJ Booth, je sors mes disques avec un très grand plaisir. En revanche, quand je mixe dans des bars (des trucs plus electro pop / disco ou même rock : je fais un peu le selector en fait...), je mixe sur CD. Pour faire bref, le vinyle, ça glisse, mais les CD, c'est bien pratique quand même ;) Ce qu'est un mix réussi, c'est difficile à dire, mais un mix raté, tu le grilles tout de suite !

HMiT : J'aimerais maintenant que tu nous décrives avec tes propres mots le mix que tu nous as concocté et que, personnellement, j'aime beaucoup !
C'est en quelque sorte un panorama des trucs Techno et House que j'aime en ce moment. On commence avec un titre d'intro Dub Techno (j'aime bien démarrer par un truc bien deep, limite pas dansant du tout), puis ensuite ça vire plus deep house avec Le Loup et jusqu'au morceau de Rick Wade, qui a un côté assez Detroit. Ensuite, on enchaîne sur des trucs plus durs, avec Marcel Fengler et jusqu'au remix de Len Faki en forme de peak time, pour redescendre doucement en fin de mix sur ce merveilleux remix de DJ Sprinkles par Motor City Drum Ensemble.

HMiT : Enfin, pour conclure, fais-nous quelques confidences sur tes projets en cours. Est-ce que tu t'es lancé dans la production ?
J'ai fait quelques tracks pour ma pomme par le passé, mais là, j'ai mis le truc en stand-by. J'attends un déménagement imminent pour m'installer comme il faut un petit coin 'studio'. Comme je ne suis pas un "musicien naturel", j'ai terriblement besoin d'être dans un confort optimum, et avec une motivation de fer. Mais ça va venir, je prends mon temps, je ne suis pas pressé... A part ça, j'ai intégré récemment l'équipe de Maman Records, un label digital qui est en train de se monter, et qui sort une première référence, le Sheraff Ep, le 26 octobre [NDR : nous aurons l'occasion d'en reparler]. Côté mix, on est en train de monter pour le label un projet de "paires de dj" assez versatiles, avec Hervé Futon, Guido et un autre DJ. On ne peut pas vraiment en dire plus pour le moment, vu que c'est en cours de réflexion, mais on compte bien truster quelques soirées entre Paris et Londres... A suivre !

Nous tenons à remercier à nouveau Etienne de s'être prêté au jeu de l'interview et nous vous laissons avec un mix qu'il a enregistré mi-septembre. Les quelques semaines qui se sont écoulées depuis ont été nécessaires à l'élaboration de ce post et n'ôtent rien à la fraîcheur de la musique que nous propose Etienne.

September MIX by Etienne Dauta

[Pour connaître la playlist, cliquez sur le lien situé sous le player.]

14 October 2009

Tough choice #3



Ce samedi encore, le choix sera épineux. Nikki vient de défendre à renfort d'armes de destruction massive la soirée du Bikini. Il est vrai que l'affiche y est belle - c'est le moins que l'on puisse dire. Cependant, je vais me faire l'avocat d'une soirée qui a le mérite de mettre en avant nos gloires locales montantes, la Toulouse is on the map, organisée par Metal Disco Clash (MDC), une association qui, à l'origine, a été créée pour soutenir le label de David Carretta, Les Disques Space Factory.

Les MDC ont ainsi organisé la première Space Factory Party à l'Inox (Toulouse), le 31 mars 2007 et ont également produit la même année la quatorzième référence du label, le maxi Beneath me de Dancepig. Mais c'est bien leur projet de cette année qui nous enchante ici sur HMiT. En effet, les MDC sont partis d'un constat simple, à savoir le nombre étonnant de producteurs de musique électronique qui vivent ou ont vécu à Toulouse et dont le nom commence à avoir un écho important sur la scène française ou internationale, et en ont tiré la conclusion évidente qu'il était temps de sortir une compilation uniquement centrée sur ces artistes ! Voilà comment est née en septembre la compilation Toulouse is on the map - Vol. 1 (du nom du maxi de David Carretta sorti en 1997 sur le label International Deejay Gigolo Records). A noter que la compilation est sortie uniquement en cd digipack : pas de disponibilité en version digitale, le support ayant, aux yeux des MDC, toute son importance. CQFD...

Il aurait pratiquement fallu un double cd pour être complet, mais la compilation ne rassemble déjà pas moins de 15 artistes sur un cd unique et contient des tracks inédits. Elle constitue un savant mélange d'artistes de renommée, tels David Carretta ou Tampopo, et d'activistes de la scène toulousaine moins connus en dehors de la ville (quoique...), comme Electroluxe Family, Echo, Electrosexual ou encore Humanleft, mais elle permet également d'avoir le privilège d'écouter les premières productions de jeunes artistes tels que Lego, Julien SanFrancisco, Hello.IC, et I.ker. Cette variété de producteurs est à l'image de la richesse de la compilation, qui va de la new wave et de l'électro 80' à la techno, en passant par l'électro pop, la house et l'ambiant.

Et, cerise sur le gâteau, comme je l'évoquais au début de ce post, les MDC organisent trois soirées pour fêter la sortie du disque, dont la première est programmée ce samedi 17 octobre à l'Inox. Ensuite, ce seront deux rendez-vous mensuels qui vous seront proposés. Pour la première, ce n'est personne d'autre que le patron de Space Factory, le grand David Carretta, amateur devant l'éternel de machines analogiques, qui sera l'invité principal. Il sera secondé des petits nouveaux I.ker et Hello.IC, mais surtout d'Electrosexual et de notre ami Humanleft, qui ont gentiment accepté de nous donner leurs morceaux présents sur la compilation.

Avec Devolution, Electrosexual nous livre un track de pure électro dans la lignée des premiers Blackstrobe : trois notes en arpège, beaucoup de saturation, des mini samples efficaces et tout le monde est sur le dancefloor !

Humanleft, quant à lui, s'est livré à un petit jeu autour du génial sample du générique de K-2000, et en propose une relecture que je qualifierais "d'oizoesque" (quoique tirant plus sur le hip hop que ce dernier n'a l'habitude de le faire), et passez-moi l'expression !


Alors, il ne vous reste plus qu'à vous jeter sur la compilation pour y découvrir les autres perles qu'elle recèle et qu'à vous précipiter aux soirées pour voir tout ce que ce beau monde peut faire derrière des machines ! Le disque peut s'acheter dans un réseau choisi de magasins à Toulouse, comme Rice & Beans, la Fnac, Croc'Vinyl, Pandemonium, Vicious Circle ou l'épicerie de nuit de Saint Michel (sic !). On peut également directement l'acheter sur le myspace des Metal Disco Clash.

It's a jungle out there



Depuis l'époque où Le Lutin mixait dans le sous-sol de la Torpille devant quelques convertis précoces à la polyrythmie, du chemin a été parcouru par la scène drum'n'bass toulousaine. A tel point qu'aujourd'hui, la ville rose s'affirme comme une des principales places fortes françaises du genre. L'activisme forcené de quelques-uns a porté ses fruits puisque désormais les junglists locaux comptent parmi les représentants les plus éminents du mouvement, à l'instar de Redeyes (qui a sorti des tracks sur nombre de labels anglais prestigieux), de Kush , Peyo ou SKS.

Les soirées Dirty Dancin' achèvent de consacrer l'avènement de la jungle dans le Sud-Ouest grâce à des programmations exceptionnelles depuis 2008 (merci les gars pour la venue de Shy Fx et de DJ Marky !). La nouvelle édition ne déroge pas à la règle puisque elle propose, entre autres, l'infatigable miss Elisa Do Brasil ainsi que deux pointures britanniques, Crissy Criss et Sub Focus. Aux côtés de Bailey, le premier sévit sur la radio urbaine 1Xtra pour un show hebdomadaire à la pointe, quand le second est l'un des fers de lance de Ram, label pionnier en matière de drum'n'bass, puisque né dans l'euphorie des raves breakbeat hardcore. Sub Focus vient notamment présenter son tout premier album éponyme (en vente ici), après avoir commis quelques-uns des plus gros anthems de ces dernières années. Malgré une étiquette de drum'n'bass de stade, son opus se révèle efficace et étonnamment varié puisque il ose des crossovers inattendus entre jungle, dubstep, electro et... fidget house ! On peut donc s'attendre à une soirée des plus éclectiques et énergiques ce samedi 17 octobre au Bikini.


11 October 2009

La rentrée des Geeks !



Comme tout geek qui se respecte, les djs de la Geek Conspiracy ont prolongé leurs vacances au maximum et n'ont repris qu'en octobre. En revanche, quand on rentre, on y va fort : voilà le message qu'ils semblent avoir voulu asséner avec le Cnsprcy Back to School Pack, qui inclut à la fois un mix réalisé de main de maître par le leader des Geeks, j'ai nommé Co (= Beatle'Co), et cinq morceaux produits par les différents membres du crew !

Ce qui m'occupe aujourd'hui, c'est plus particulièrement le mix, qui vaut le détour, croyez-moi ! Certes, ici, pas de technicité extrême (parfois l'enchaînement tient du simple passe passe), mais du goût, une grande sensibilité et un vrai sens de la progression. Autrement dit, tout ce qui compte vraiment... Dès l'ouverture - le morceau Big Shoe de Duke Ellington, on sent qu'on s'apprête à écouter quelque chose de peu commun, impression qui se confirme tout au long du set. Co ne se contente pas de playlister quelques-uns des plus beaux tubes de ces dernières semaines (le remix de La Roux par DatA par exemple), mais se permet des incursions dans le passé, jouant ainsi un beau titre d'Alex Under ou le mythique House Music d'Eddie Amador. Je suppose qu'à la lecture des quelques noms qui précèdent vous avez pu comprendre que Co ne cherche vraiment pas à abattre bêtement toutes les cartes d'un même style musical mais tente au contraire de donner à voir tous les plans d'un vaste paysage électronique. Et je dois avouer qu'il le fait toujours avec une certaine grâce, si bien que c'est l'émotion qui prime : elle m'a d'ailleurs envahi à plusieurs reprises à l'écoute de ce mix, notamment avec l'enchaînement Diplo - Le Renard - Simian Mobile Disco (magnifiquement remixé par Chicken Lips).

Ajoutons enfin qu'il joue très bien son rôle de Busy P des Geeks, en glissant au détour de telle ou telle transition des productions du cru : ici une belle boucle (je l'évoquais à l'instant) de son acolyte Le Renard retravaillée de sa main, là un track house filtrée très réussi de Delete, dans une nouvelle version due à Gaetan. Bref, on ne peut qu'espérer que ces Geeks-là viennent un jour incendier les dancefloors toulousains. Comptez sur moi en tout cas pour essayer de les y amener ! En attendant, les Parisiens auront la chance de pouvoir les retrouver en résidence au NY Club (si celui-ci se relève...). N'hésitez pas non plus à aller voir tout le bien que pensent d'eux les blogs Boule à facettes ou Empreintes digitales.

A noter : pas de playlist complète pour le moment ! Si vous la voulez, il va falloir le demander dans les comments...

Beatle'Co - Cnsprcy's Back To School Mix by DaleCooper


Et, puisqu'une bonne nouvelle n'arrive jamais seule, j'ajoute à ce mix de qualité quatre bonus tracks bien enlevés ! Pour commencer, une production de Co lui-même, superbe cover d'un track de Notorious B.I.G.


Continuons avec deux tracks electro-pop subtils de Delete. Au programme, beats électroniques, voix filtrées et guitares synthétiques.



Enfin, le morceau Heat du Renard est inclus dans ce pack de rentrée, mais nous sommes toujours à l'affût des bons coups et nous vous l'avions déjà proposé en streaming dans le premier post que nous avons consacré à la Geek Conspiracy. En revanche, nous terminerons avec Let's Get Seventeen de Janedge, le plus dansant du lot. Tout est dit dans le titre : ça devrait exciter tous les kids de la terre. C'est l'essence même de cette génération : c'est poppy, il y a de la saturation, une incandescence rock et des gimmicks so Super Nes !


Special request



On est complétement passé à côté des Requesters lors de la sortie de leur premier ep cet été. Simplement, on pense que Dale va adorer leurs productions, tant il va avoir besoin de vitamine C pour ses tympans cette semaine (il n'est peut-être d'ailleurs toujours pas couché). Les Requesters, c'est donc les années 88-91 en méthode Assimil voire en mode reconstitution historique, où l'exactitude des faits n'a pas toujours sa place (certains morceaux jouent aussi la carte de la house filtrée et de la compression à la Justice). Ainsi Strong Love concasse à la fois la hip house, Inner City et D-Mob pour un résultat singulièrement proche de Bizarre Inc. Le son, résolument positif, recycle finalement l'option choisie cette année par Surkin sur certains de ses morceaux. Ailleurs, cette approche revivaliste se focalise sur les gimmicks les plus fédérateurs de la house originelle (pianos italiens, samples rap) mais est toutefois recontextualisée French Touch (1.0 et 2.0).

Un ensemble certes unidimensionnel et parfois trop mash up pour être honnête, mais qui ressuscite de façon diablement jouissive l'insouciance initiale de la house sans trop sombrer dans le pastiche. Carrément nécessaire pour maintenir à flot l'ami Dale jusqu'au prochain weekend.


The Requesters - Requesters ep en vente ici.

09 October 2009

The house that Jaxx built



Basement Jaxx et nous, c'est un peu comme deux anciens amants qui sont amenés à se croiser régulièrement : on a beau savoir que tout est fini depuis longtemps (depuis au moins Crazy Itch Radio voire Kish Kash), on ne peut s'empêcher à la revoyure de remettre le couvert, juste pour être sûr que la chimie des corps n'opère plus ou histoire de rendre un dernier hommage au lien défait, on ne sait plus très bien, vu qu'en général, la confusion mentale règne. En catimini, on a donc craqué à nouveau, pas fier, en écoutant leur dernier album sorti dans l'indifférence totale semble-t-il (si, si, on t'assure, il y a vraiment un nouveau Lp, que tu peux te procurer quelque part par ; ça s'appelle Scars et oui, des cicatrices, on en a un paquet). La pudeur nous empêche de révéler à quel point, passée l'excitation des retrouvailles, on aurait dû s'abstenir malgré des atours toujours aussi affriolants, surcharge de make up oblige, qui nous ont un court instant déstabilisés. Pour se convaincre que, non, ce coup-ci c'était bien la dernière fois que l'on nous y prenait, établir la liste de tout ce qu'on a toujours détesté chez les Jaxx semblait la meilleure des solutions : sentimentalisme outrancier, goût prononcé pour les espagnolades improbables, abus des interludes vains, éclectisme de façade.

Et pourtant, on a beau s'autopersuader de la prégnance des pires tares, on n'arrive pas à complètement effacer le souvenir des premiers ébats quand tous ces reproches sonnaient comme autant d'éloges. A l'époque de notre rencontre, vers 1999, on s'était juré de ne plus écouter de house, tellement écoeuré par le formatage complet du genre. Et là, sans crier gare (bon ok, on avait déjà effectué quelques repérages du côté du label Atlantic Jaxx), on tombe sur cet ovni discographique au manifeste ambitieux puisque il se présentait comme le Remedy idéal à toutes nos névroses. L'ensemble ne manquait pas de panache dans son ambition de dynamiter les carcans et les chapelles dans lesquels périclitait complaisamment la dance music du moment. A nos yeux, on n'est pas objectif quand on est amoureux, les Basement Jaxx ont sauvé la house mainstream anglaise en y injectant un esprit festif communicatif malgré les regards dédaigneux de l'internationale puriste. Comme d'autres courageux avant eux, Felix Burton et Simon Ratcliffe ont affiché d'emblée leur volonté de décloisonner la musique de club pour fédérer à nouveau l'ensemble des tribus electro, voire au-delà, autour de l'utopie d'une house nation universelle (il ne faut pas oublier que l'un d'entre eux a commencé par produire du breakbeat hardcore à l'époque des grandes communions rave). D'où des morceaux qui se permettaient tout, du ragga enlevé à la tentative de R'n'B ambiant, sans tomber dans le n'importe quoi populiste. On s'est longtemps demandé comment ils arrivaient à effectuer ce tour de force avant de comprendre que tout est question de croyance : les Jaxx avaient tout simplement la foi en l'aspect curatif du dancefloor, ce que reflète le sentimentalisme exacerbé de la plupart de leurs morceaux (les sans cœurs diront le pompiérisme). La lune de miel se poursuivra jusqu'à Rooty (2001), époque où le remède à toutes nos souffrances demeure toujours un baiser. L' album fait cohabiter les contraires, Prince et le punk rock par exemple, avec un naturel désarmant qui prouve que Basement Jaxx, c'est toutes les musiques en une.

Et puis, insidieusement, la schizophrénie s'est emparée du groupe : d'un côté la sortie d'albums boursouflés, traversés d'éclair de génie pop trop rares, de l'autre des maxis audacieux plus confidentiels et réservés à leur label Atlantic Jaxx. Pris entre des aspirations contradictoires, remplir les objectifs commerciaux et continuer à innover, Basement Jaxx est devenu bipolaire. Sa face cachée a même constitué un facteur déterminant dans l'essor de la fidget puisque, à travers leurs soirées brixtoniennes, ils ont largement contribué à mettre en avant des djs comme Sinden et Switch qui ont retenu les leçons fondamentales des Jaxx, à savoir une ouverture musicale à 360 degrés et l'art du melting pot sonore au service de l'épanouissement corporel. Sous pseudo Nifty, ils ont également sorti d'excellents tracks influencés ghetto et ont souvent veillé à se faire remixer par les producteurs les plus en pointe. Encore récemment des morceaux comme Make Me Sweat perpétuent cette aspiration originelle à la fusion des genres et à la célébration de l'euphorie de la peak hour.

Dès lors, quoi qu'on pense de leur dernier album, une place demeure dans notre coeur pour nos ex-amours tant Basement Jaxx, c'est pour toujours la maison du bonheur.

07 October 2009

Tough choice #2


C'est l'heure de nos conseils personnalisés "soirées du w-e" ! Et, pour la première fois depuis la rentrée, le choix, cette semaine, est plus que cornélien, avec trois parties prometteuses samedi ; d'où cette référence dans mon titre à un post de Rouge Baiser datant d'il y a quelques mois et qui, on s'en souvient, avait fait polémique. J'espère cette fois ne pas m'attirer les foudres des uns ou des autres, car sachez que je ne souhaite qu'une chose, que toutes les soirées que nous soutenons marchent le mieux possible !

Pour ma part, comme je suis un indécis indécrottable, j'ai décidé de ne pas faire de choix entre la Dynamik au Rio (Montauban), la How To Kill The Party à l'Inox et la Public Ghetto à l'Old School Café. Faites comme moi et tentez tout simplement la soirée de l'impossible, qui pourrait bien se dérouler comme suit !

22h : Tu débarques au Rio, en te disant que tu vas reprendre le volant dans peu de temps et qu'il ne faut donc pas boire (enfin, si tu peux...). L'équipe Dynamik, qui vient de mettre en ligne un site internet très réussi, a fait du bon boulot, mais tu sais pertinemment que tu ne profiteras pas à fond du bon line-up. Heureusement, tu as déjà vu il y a peu Push On et Q.G., lors de leur passage à l'Inox, et tu sais que si tu manques Gon, tu auras tout de même la possibilité d'écouter d'autres membres du Difuzion Krew plus tard dans la soirée. En revanche, tu espères au moins entendre un bout du set de NiKiT que, décidément, tu aimes bien et ce, depuis toujours. A noter qu'il a récemment eu la bonne idée de remixer Peanuts Club de Noob & Brodinski, et que son remix a déjà été blogué ici et . Il vient en outre tout juste de livrer un intéressant Sudden Death à tes potes d'Electrocasts.



2h : La route a été dure, mais tu finis par arriver à Toulouse, à l'Old School Café, autrefois appelé le Mix, pour la 1st Ghetto Public, organisé par Damien, des soirées Cancelled. Outre les résidents de cette nouvelle soirée mensuelle particulièrement alléchante, Rock Street Tapaa et le mystérieux Le Coutelier, on aura la joie de retrouver à Toulouse les Peash, dont l'absence de quelques mois a été remarquée. En effet, depuis la migration à Paris de Rado, un des djs du duo, ils nous manquent et on compte bien sur eux pour un retour plus ghetto que jamais !



3h30 : Ta sleepless night n'est pas finie ! Dernière étape avant de t'effondrer, l'Inox. Les choses sérieuses ont déjà commencé, avec le battle "Difuzion All Stars", mais ce qui t'amène ce soir dans ce lieu, c'est avant tout, il faut bien le dire, Kavinsky (Record Makers), que tu n'as encore jamais vu. Sa réputation en live n'est pas des meilleures qui soient, mais peu importe, tu aimes bien ses productions.

Macida Yayo - Sleepless Night (Traxx Dillaz Remix)
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Et on verra lundi si tu fais toujours le malin ou si, du moins, tu es encore vivant...

05 October 2009

Escape from planet monday



Loin de la tyrannie du bpm, le weekend est terminé, Instra:mental fournit l'antidote rêvée au lundi maudit. Avec ce qu'il nous reste de sérotonine, on pourra envisager une descente en douceur pour affronter, au choix, la salle de cours, le bureau ou le Pôle Emploi, grâce à cette histoire de regard que l'on devine plein de désir larvé. L'influence Detroit évidente autorise à prendre le large, à quitter la terre ferme des contraintes sociales et pourquoi pas à envisager la possibilité d'une île que l'on imagine pas si lointaine, puisque probablement située quelque part vers vendredi prochain. En attendant, bonne semaine à tous.

En vente ici.

03 October 2009

I think I like it



Comme je l'écrivais il y a peu, je ne suis pas fait pour le monde du web 2.0, qui va décidément trop vite pour moi. Pour éviter de me laisser dépasser, j'écrirai donc dans les prochains jours une série de posts courts. J'implore votre indulgence et sachez que vous retrouverez bientôt HMiT sous sa forme classique. Dans l'intervalle, je compte sur Nikki Sonic pour assurer le quota de posts longs !

En attendant, pas de blabla, rien que de la musique ! Un seul morceau aujourd'hui, tiré du dernier maxi de Fake Blood, Fix Your Accent, sorti chez Cheap Thrills. D'aucuns (Nikki par exemple) le trouvent moins bien que ses précédentes productions, mais je devine que c'est juste un parti pris, lié tout simplement au fait que le son est moins marqué "anglais". C'est vrai que ça sonne étonnamment français. I Think I Like It est un pur tube de house filtrée de notre millénaire, avec quelques cut up vocaux par ci, du sidechain par là et un super sample disco. Les breaks ont tout pour faire monter la sauce. On pense à l'écoute aux productions du français The Phantom's Revenge. J'aurais pu mettre le morceau éponyme, qui est très bien également. Le dernier du maxi, The Dozens, me plaît un peu moins mais demeure efficace.

Bref, c'est un maxi qui mérite d'être acheté.

Fake Blood - I Think I Like It [right click to download]
(download link deleted on artist's request)