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Ministre X, French Fries, Coni, Kazey et Karve
A l’heure des nets labels, des carrières Dj éclair et du raccourcissement de la durée de vie des morceaux électro, les membres de ClekClekBoom offrent un repère rassurant. Présents dans la musique depuis un petit bout de temps, les gars ont suivi un parcours à faire pâlir plus d’un DJ, montrant qu’aujourd’hui encore, l’électro n’est pas toujours synonyme d’éphèmère.
Rencontre avec Ministre X, The Boo, Karve et Kazey pour parler un peu plus en longueur du projet Clek Clek Boom.
HMiT : ClekClekBoom, ça date pas
d’hier. Quelle est l’histoire du site ?
ClekClekBoom : CCB est né avec Dj
Sandrinho. Originaire d’une favela et pionnier du Baile Funk, il venait en
Europe pour mixer, notamment aux soirées Favela Chic. Ca a créé une demande
pour ses disques, à une époque où le genre n’était pas encore connu. Mais aucun
distributeur ne voulait sortir ses titres en vinyle car il y avait trop de
risques. Du coup, on (Ministre X et The Boo) a décidé de monter un magasin
virtuel pour sortir ses prods et celles de nos autres potes : Kazey,
Bulldog, Lazy Flow, Tomb Crew, French Fries, Taiwan, etc… Le site a été pensé
comme le prolongement de l’amitié avec Sandrinho et une ouverture à tous nos
amis qui avaient un talent musical.
Au niveau des contenus, CCB avait un concept
particulier : on distribuait la musique des artistes, sans contrat
d’exclusivité. Tous les MP3 étaient proposés à 3€. L’idée, c’était d’offrir aux
amateurs une musique qualité « ClekClekBoom ».
HMiT : C’est quoi du coup la
différence avec la nouvelle version à venir ?
ClekClekBoom : Il y a quelques mois, on a
été confronté à la question de l’avenir du site. Et on s’est dit qu’on en était
arrivé à un point où il fallait soit arrêter, soit professionnaliser le tout.
On a choisi la deuxième option.
Du coup, on a fait plusieurs changements.
D’abord sur le plan de l’organisation. On a créé une vraie structure
administrative, qu’on a montée en Angleterre pour donner une portée
internationale au truc. On a associé aussi tous les artistes à l’aventure, pour
en faire un label qui leur appartienne et dans lequel ils puissent participer à
toutes les décisions. Aujourd'hui, le label appatient à Kazey, Boo, Ministre X, French Fries, Karve, Sandrinho et Bulldog.
On a aussi changé notre façon de
travailler. Maintenant on a des lieux de rencontre, un studio, des évènements
pour se retrouver comme l’enregistrement du Boomcast. Du coup, on travaille
ensemble, on se file des coups de main. Et tout le monde donne son avis.
Enfin, le statut de CCB a changé :
on est plus seulement un distributeur. On est aussi un label avec des sorties
exclusives. Même si on continuera aussi à distribuer des artistes non signés
CCB comme c’était le cas avant et des sorties d’autres labels qu’on aime. Pour
le label, on a fait les choses bien : on a pris un distributeur anglais et
on fait le mastering chez Metropolis.
Et tout le site a été repensé.
HMiT : Votre ligne artistique
va-t-elle évoluer aussi ?
ClekClekBoom : Notre ligne reste
simple : si on kiffe un truc, on le sort. Si demain, on veut sortir un
maxi de rap, on le fera. On reste super libres.
On aime aussi l’idée que notre musique
peut parler à des non initiés.
HMiT : Quelles seront les premières
sorties du label ?
ClekClekBoom : Un maxi de French Fries
(avec notamment Champagne)
Un maxi de Coni
Un maxi de Ministre X
Un maxi de The Town (Karve et Kazey)
HMiT : merci les gars !
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Portraits de quatre membres du label.
Ministre X : ambition et générosité
Autrefois connu sous le nom de Tchiky Al
Dente, Ministre X a commencé son parcours musical sur les premiers séquenceurs
Atari, à l’époque des débuts de la French Touch et de l’arrivée de la techno
sur radio FG (période 1994). Emporté par un Dj Set au Palace, il décide d’acheter ses
premières platines avec The Boo et commence à trainer dans les magasins de
disque où sa détermination lui permet de convaincre les disquaires de lui procurer
les dessous de comptoir. Ambitieux et passionné, il s’enferme plusieurs mois
pour produire avec Stéphane Bertrand (sous le nom
Ginger Ale) l’album Laid Back
Galerie, que le duo
arrive à signer chez Virgin, label de Air et de Daft Punk et symbole de la
French Touch. Mais ses Dj sets à la Favela l’emportent rapidement vers d’autres
horizons. En 2007, touché par le Baile Funk de Dj Sandrinho, il décide de
monter ClekClekBoom avec The Boo pour pouvoir distribuer les sons de ce Dj
encore marginal et méconnu. L’expérience ClekClekBoom est lancée.
The Boo : élégance et légèreté
Inséparable compagnon de Ministre X, The
Boo a d’abord placé sa carrière sous le signe de la Drum’n’bass. Influencé par
les pionniers de l’époque, Dj Gilbert et Dj Science, il s’implique dans le
mouvement à fond : dj sets au Black Label, émissions radio, rédaction de
fanzines…
Puis lassé par un son qui commence à se
technoïser, il change d’univers. Le raffinement de ses sélections le propulse
dans les clubs branchés et les soirées privées. Jusqu’au retour aux sons club
avec le projet Clek Clek Boom. Responsable des graphismes du site, il
accompagne également Ministre X dans toute l’aventure jusqu’à la recréation du
site ces derniers mois.
Kazey : Expérience et fraicheur
Doyen du label, Kazey a commencé à mixer
à 18 ans. D’abord, du Hip Hop, puis rapidement de l’électro. Emporté par
l’arrivée des premières raves dans les années 1990, il fréquente assidument les
premiers disquaires techno de Paris comme BPM. Attiré par les musiques
ghetto, dont il apprécie le côté simple et urgent, il plonge ensuite dans la
Bmore avec son pote Bulldog et devient ainsi l’un des premiers producteurs
européens reconnus dans le genre. Depuis un an il unit ses forces avec Karve
dans le projet The Town. Au menu edits de rap et Uk Funky.
Karve : débrouille et talent
Karve a plongé dans la musique à la fin
des années 1990, en commençant comme son comparse Kazey par le Hip Hop. A
l’époque, il se procure une platine vinyle et s’entraîne à caler/mixer avec un
lecteur K7 prenant comme manuel les vidéos de compétition de scratch. Confinant
pendant longtemps ses performances aux soirées entre potes et à sa chambre, il
décide en 2005 de participer à la compétition DMC France qu’il remporte.
Remarqué lors de cet évènement par le Saïan Supa Crew, il devient leur Dj de
tournée pendant trois ans. Puis il suit Leeroy lorsque ce dernier quitte le
groupe et continue à tourner avec lui. C’est l’occasion pour lui de commencer à
toucher à la production et à s’ouvrir à de nouveaux styles. En décembre 2010,
il rencontre Kazey et monte The Town.
Et retrouvez les Boomcasts sur la page Soundcloud de CCB:
Pour ceux qui n'en auraient toujours pas assez, les loustics ont maintenant une résidence au Social (Paris) une fois tous les deux mois. Retrouvez là les infos sur la prochaine. Go go les gadgetos!
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