High Maintenance in Toulouse

03 July 2009

Le Toulousain de la semaine #2 - Dahut



High Maintenance is back... Mais pourquoi un tel silence radio, me demanderez-vous ? Il est vrai que nous vous devons quelques explications. En fait, nos rédacteurs n'ont pas eu une minute à eux ces derniers temps. L'un - Nikki - a eu la grippe (et si c'était la grippe A...), l'autre - Rouge Baiser - a quitté Toulouse pour prendre ses quartiers d'été à New York et le dernier - moi-même - a trop fait la fête (How To Kill "La Mouv" Party et les Siestes Electroniques, entre autres) et trop travaillé. Je profite donc d'un moment de répit pour mettre à l'honneur un mec super coolos, Dahut, qui, en gros, produit une house filtrée 2.0 pleine d'avenir.

Il fait partie de cette vague de producteurs qui, malgré leur tout jeune âge, sont déjà talentueux. Vous savez, ce genre de gars dont on espère que le savoir-faire quasi spontané finira par détourner de la musique tous les besogneux qui tentent depuis 10 ans de créer un morceau potable de house progressive et dont on est contraint de subir les sets dans toutes les soirées toulousaines... Dahut, quant à lui, cherche à ramener un peu de fraîcheur dans le club, même si c'est en se replongeant dans le meilleur de la B.O. de la seconde moitié des 90'. Sa madeleine de Proust, ce fut, il y a un peu moins de 2 ans, le clip du morceau Starlight des Supermen Lovers, entrevu par hasard. Toute la mythologie de son enfance est alors remontée à la surface : la fm bourrée des ritournelles French Touch les plus "grand public". Il en a profité pour plonger dans les eaux profondes de ce mouvement, d'où il a su repêcher les perles les plus pures : les sorties Roulé et Crydamoure, les Daft Punk, Demon, Superfunk, The Eternals, Alan Braxe & Fred Falke...

Cette découverte a été le déclencheur de sa pratique de producteur électronique, à un moment où la scène - en France du moins - peinait à se renouveler, faisant de la distortion une panacée. Evidemment, ces influences s'entendent dans sa musique, mais il revendique également d'autres références, à aller chercher aussi bien du côté du harcore, post-hardcore, screamo, post-rock, que de celui du hip hop. C'est aujourd'hui la vague techno ethnique, à l'image des productions du label Sound Pellegrino, qui lui semble souffler un vent de fraîcheur dans les musiques électroniques. Et ce n'est pas ici, sur High Maintenance in Toulouse, qu'on ira le contredire !

Son travail de producteur peut prendre des directions diverses, mais s'ordonne toujours autour du sampling, duquel il a une conception intéressante : le sample est pour lui une matière première sonore à explorer et c'est de cette exploration du déjà-là que, selon lui, doivent naître des sonorités nouvelles. Il s'inscrit ainsi dans la lignée de producteurs actuels tels que le Nîmois The Phantom's Revenge ou le Milanais Lebatman. Il privilégie une approche simple de la production qui lui fait préférer un logiciel intuitif comme Fruity Loops à d'autres softs plus lourds.

Mais pour ne pas que cette présentation reste virtuelle, je vais vous faire écouter quelques-uns des tracks que Dahut a eu la gentillesse de nous envoyer. J'en ai sélectionné quatre. Commençons avec Wicked Rainbow, que j'aime beaucoup, malgré un mastering un peu faible, qu'on lui pardonnera aisément quand on saura qu'il s'agit d'un des premiers morceaux qu'il ait produits. Ce sera d'autant plus facile de se montrer indulgent que le sample utilisé ici est vraiment chouette. On continue avec That Cool Afghan Guy qui, comme le titre le laisse augurer, est tout smooth et planant. C'est comme si le fils caché des Daft et de Saint Germain s'était mis à produire sous morphine ! La sélection commence doucement donc, mais monte en intensité avec les deux derniers tracks. Later est un track disco-house pitché à mort et bien enlevé ; Rollercoaster évoque quant à lui le Thomas Bangalter des Trax On Da Rocks Ep's - rien que ça !

Dahut - Wicked Rainbow [click to download]


Dahut - That Cool Afghan Guy [click to download]


Dahut - Later [click to download]


Dahut - Rollercoaster [click to download]


Bonus :
Enfin, je ne saurais conclure sans parler du remix récent qu'a réalisé Dahut du track Sleepy Head de Passion Pit, que je trouve tout simplement sublime et qui est peut-être même meilleur que l'original. Pour Dahut, il s'apparenterait plutôt à un simple edit, mais on ne peut manquer de remarquer le travail effectué, notamment sur la ligne de basse, qui lorgne du côté d'Alan Braxe. A noter également que Jean Moustache a aimé le remix du jeune Toulousain de son titre Goddamn Retriever. Bref, le petit Dahut - croyez-moi - est à suivre de près ! Merci à DCDL pour la découverte.

Passion Pit - Sleepy Head (Dahut Remix) [click to download]


Liens : Dahut sur myspace et sur fairtilizer.

2 comments:

Andréa Fradin said...

go on Dahut!

King Sly said...

Son dépouillé qui dépouille