D Bridge (ou dBridge, et encore D-Bridge, mais pas Dee Bridge) est certainement le meilleur exemple du syndrome "producteur préféré des producteurs". A savoir un mec à l'audience confidentielle mais dont le talent est unanimement reconnu par les artisans electro et les tastemakers les plus en vue. Depuis que l'homme a jeté par dessus bord l'option castagneuse qu'il a développée au sein du supergroupe drum'n'bass Bad Company dans les années 90, il s'emploie à édifier des ponts entre genres qui s'ignoraient jusqu'ici superbement. Si ses morceaux n'entendent pas se couper des racines jungle initiales, ils témoignent toutefois d'une ouverture musicale qui embrasse à peu près tous les courants deep, de l'inspiration Detroit à la soul, sans néanmoins s'y réduire. Figure clé du son drum'n'bass minimal actuel qu'il promeut à travers son excellent label Exit, D Bridge fait converger le dubstep, la techno orthodoxe, l'ambiant et ce qu'il reste du broken beat vers un ailleurs que l'on suppose éminemment désirable pour tous les fans de plongée sonore en apnée. Car là où beaucoup se contentent d'aligner des clichés soulful aussi rassurants que décoratifs, notre pont(e) insuffle suffisamment de dangerosité dark à ses tracks pour leur éviter de sombrer dans le lounge mojito anecdotique. En atteste son fabuleux album sorti en 2008, The Gemini Principle, loué et pillé depuis par nombre de producteurs dubstep dont l'éminent Martyn. Rompant toute velléité d'insularité musicale, D Bridge a donc débuté l'année par la publication d'un mix éclectique en compagnie de ses potes Instra:Mental pour Fabric avant de nous bombarder de nouvelles productions enjambant allègrement toutes les eaux troubles de la hype. Parmi celles-ci, on retiendra le single Love Hotel (achat ici) ainsi que le remix effectué pour le Ur A Sta de son frère Steve Spacek sous pseudo Blackpocket (achat là), meilleurs exemples d'une traversée musicale qui aspire à nous faire rejoindre l'autre rive, celle où l'on n'a encore jamais posé les oreilles.
Bonus : Top Ten de la semaine
1) Randomer & Fife - Too Many Times / Slum City ( Fat! Records)
2) Shortstuff & Mickey Pierce - Tripped Up (Ramp)
3) Funkineven - She's Acid (Eglo)
4) Deadboy - Cash Antics Vol.1 (Well Rounded)
5) Hackman - Bodies Ep (Well Rounded)
6) El B - The Dirty Ep (Night Audio)
7) Rob Threezy - Let's Go Ravers Ep (T&A Records)
8) Doc Daneeka - Deadly Rhythm Ep (PTN)
9) Grace Jones - Love You To Life (Digital Mystikz Remix) (Wall Of Sound)
10) Tinie Tempah - Frisky (South Rakkas Crew Remix) (Parlophone)
Mega Bonus : Kano n'a pas besoin de gun pour mettre le feu en mode Jamaïque
2 comments:
Yes ! Le FabricLive.50 est excellent, aussi bon que celui des Commix, avec un son bien deep et planant. Et pour Kano vivement l'album et n'oubliez pas la mixtape excellente :
http://kano.bandcamp.com/album/jack-bauer-the-7-day-edition-www-kanosworld-com?type=email&sig=a9db3545748d8cae0f737f3603065ee7&auto=mp3-v0&payment_id=2409081456
Pour ceux qui veulent du d bridge mixé avec du commix (un must !) :
http://dnbforum.com/showthread.php?64082-D-Bridge-vs-Commix-Mix
D&B 4 LIFE !!!!
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